Sud-Ouest

Château Tour des Gendres

par Luc et Francis de Conti

AOP Bergerac

Le Château Tour des Gendres est une aventure familiale qui réunit non pas deux gendres mais deux cousins. Luc et Francis de Conti représentent la troisième génération d’une famille d’origine italienne. Ils récoltent leur première vendange en 1986 et convertissent le domaine en bio dès 1994. La certification sera demandée en 2005. L’audace semble être un trait familial : ils sont précurseurs dans la culture des vins blancs à Bergerac et ils vinifient des cuvées sans une goutte de soufre.

Pour gérer le domaine, aujourd’hui l’une des figures de proue de l’appellation Bergerac qui ne compte pas moins de 52 hectares, ils peuvent compter sur la génération suivante avec notamment Guillaume, le fils de Francis.

La cuvée La vigne d’Albert

Si je n’ai pas encore eu la chance d’acheter cette cuvée confidentielle pour vous la proposer, je ne peux m’empêcher d’en vanter ses mérites. Dans les années 1960, Albert, le grand-père de mon ami Guillaume, complanta sur une même parcelle plusieurs cépages, dont certains (Fer et Périgord) ont aujourd’hui quasiment disparu de la région. Plusieurs années après naît la cuvée La vigne d’Albert, qui compte parmi les vins sans soufre les plus réussis qu’il m’ait été donné de goûter. Un jus gourmand, de fruits frais.

La conti-ne Périgourdine

Cette cuvée parcellaire est une vraie gourmandise. Les raisins, vendangés très mûrs, offrent un nez attrayant de notes d’épices douces, de cannelle, de verveine et de miel. La bouche est désaltérante et équilibrée, à la fois ronde et tendue. Je conseille cette cuvée avec un plat sucré salé un peu exotique comme un poulet coco.

L’avis de Réjane

Je suis une inconditionnelle des vins du domaine. Tout particulièrement leurs blancs que j’aime tous : la simple et parfumée cuvée des Conti comme les raffinées conti-ne ou le Moulin des Dames. Guillaume de Conti, que j’ai la chance de compter parmi mes meilleurs amis, est un fin dégustateur de vins et de bières et un vinificateur de talent.

Château du Cèdre

par Jean-Marc et Pascal Verhaeghe

AOP Cahors

À Cahors, où se trouvent les 27 hectares du Château du Cèdre, le Malbec règne en maître. Depuis 1987, les frères Verhaeghe, Jean-Marc au vignoble et Pascal à la cave, ont fait du Cèdre la référence de l’appellation. La viticulture est biologique. Une évidence puisqu’ils sont convaincus que leur père Charles est tombé malade à cause de l’usage des pesticides. La vinification se situe à mi-chemin entre les méthodes bourguignonne et bordelaise. « Nous associons la philosophie bourguignonne de la valorisation des terroirs aux techniques de vinification bordelaises : nous assemblons des vins issus d’un seul cépage mais d’origine et de climats différents. » résument-ils.

La cuvée Cahors Extra Libre 2018

Beaucoup de Malbec et une pointe de Merlot dans cette belle cuvée nature. La robe est d’un rouge profond et le nez embaume les fruits noirs. En bouche, la palette aromatique se décline en touches de zan, de chocolat et de cerise noire. Les tannins sont présents mais veloutés. Je l’accompagne d’une viande en sauce, aux fruits rouges, pour souligner sa gourmandise et sa rondeur. Un magret de canard aux fruits rouges par exemple.

L’avis de Réjane

Je suis une grande amatrice des vins de Cahors. Sur ce terroir magnifique sont produits de grands vins de garde comme de jolis « vins de soif ». Le Malbec ne réussit pas qu’à Cahors. Les Argentins ne s’y sont pas trompés et ont offert sa renommée mondiale au cépage cadurcien.

Pascal et Jean-Marc Verhaeghe sont des vignerons humbles et curieux qui cherchent constamment à s’améliorer et à sortir des sentiers battus. « Apprendre à désapprendre » leur permet de proposer des vins toujours meilleurs.

Domaine du Cros

par Philippe et Julien Teulier

AOP Marcillac

Au cœur de l’Aveyron, le domaine du Cros est niché dans le très joli vallon de Marcillac, qui donne son nom à l’appellation, une des plus petites de France. Sur des coteaux d’argile rouge, dénommés rougiers, est cultivé le Fer Servadou, également appelé Mansois, un cépage local qui entre dans la composition du Marcillac à hauteur de 80% minimum.

Philippe Teulier et son fils Julien sont à la tête d’une trentaine d’hectares, très majoritairement des vignes en AOC. Père et fils sont très vigilants au travail du sol et les vignes sont totalement enherbées.

La cuvée VV

Une magnifique cuvée produite avec de vieilles vignes de plus de 50 ans plantées sur des coteaux abrupts. C’est un véritable vin de terroir, l’expression du Fer Servadou sur les rougiers. J’ai récemment dégusté cette cuvée sur le plateau de l’Aubrac, au buron de Born, un des établissement de la famille Bastide. Elle accompagnait une côte de bœuf à l’échalote et un aligot. Le bonheur, tout simplement !

La cuvée n°25 Les Bessadounes

Bien que je sois une inconditionnelle de la cuvée vieilles vignes, je trouve remarquable la cuvée n°25 les Bessadounes, issue de la parcelle du même nom. Achetée par Julien en 2004, il y plantera en 2006 les premières vignes de Mansois. Il avait alors 25 ans. La première cuvée est produite en 2017 et vinifiée sans une goute de soufre. C’est un vin croquant et fruité que j’aime beaucoup.

L’avis de Réjane

Originaire de l’Aveyron, il était important pour moi de proposer un Marcillac dans la sélection de Vins d’Avenir. Et je suis heureuse que ce soit celui du domaine du Cros, une valeur sûre de l’appellation. Philippe et Julien sont l’incarnation de l’Aveyronnais : souriant, pudique et travailleur.

J’aime beaucoup le style de leurs vins car le terroir se retrouve dans le verre. Le travail à la vigne et au chai montre la grande modernité et technicité de Philippe et Julien, sans que jamais leur Marcillac ne perde de sa typicité. En dépit du climat aveyronnais rude et très humide, ces deux là proposent des cuvées raffinées au fruité mûr et gourmand.

Domaine Le Roc

par la famille Ribes et Pierre Salama

AOP Fronton

Aux portes de Toulouse, la famille Ribes travaille une exploitation de 24 hectares. Jean Luc Ribes, qui reprend la propriété familiale en 1981, soigne les vignes, qu’il décide, de manière tout à fait novatrice, d’enherber en totalité. Et ce pour le plus grand bonheur des moutons du domaine qui pâturent dans les parcelles pendant l’hiver. Il est rejoint en 1988 par son frère Frédéric et sa femme Cathy puis en 1995 par Pierre Salama. Ils vinifient, elle commercialise. Ils sont aujourd’hui épaulés par la jeune génération incarnée par Anne et Grégoire. L’encépagement est composé de Cabernet, de Syrah, mais surtout de Négrette, la variété emblématique de l’appellation de Fronton, qui tire son nom de sa couleur très foncée.

La cuvée Les Petits Cailloux du Roc

J’aime beaucoup cette cuvée, fruit de la collaboration d’Anne et Grégoire, les jeunes, les « petits cailloux » du Roc. 70% de Négrette et 30% de Syrah apporte à cette cuvée un bel équilibre entre fruits et vivacité. Je la bois avec de belles côtelettes d’agneau.

L’avis de Réjane

Voici un domaine familiale où chacun a trouvé sa place. Les générations et les individualités semblent travailler en osmose, dans la joie et la bonne humeur. La Négrette, cépage particulièrement intéressant et atypique, produit des vins  rafraichissants et digestes. Je suis également très sensible au travail d’identification des sols qui a été réalisé au domaine Le Roc pour produire des cuvées parcellaires.

Château Aydie

par la famille Laplace

AOP Madiran et Pacherenc du Vic Bilh

Au cœur des appellations Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, la propriété de la famille Laplace compte aujourd’hui 58 hectares. Locomotive de l’appellation Madiran, la famille Laplace n’a eu de cesse de travailler les sols du domaine et d’expérimenter de nouvelles techniques culturales pour donner moderniser l’image du Madiran. Pari réussi car le Château Aydie propose une large gamme qui fait la part belle aux vins fluides, fruités et ronds.

La cuvée Odé d’Aydie

Bien que ce soit le Tannat qui fasse la réputation du domaine, j’ai un faible pour la cuvée Odé d’Aydie, un Pacherenc du Vic Bilh vinifié en blanc sec. Il s’agit d’un assemblage d’un assemblage de Petit et et de Gros Manseng. Le nez, puissant et complexe, se décline en notes d’agrumes et de fruits exotiques. En bouche, l’attaque très moelleuse est relayée par une fraîcheur très vive qui donne à ce vin beaucoup d’étoffe.

L’avis de Réjane

Le Château Aydie est l’une des stars de l’appellation Madiran. J’ai été heureuse de faire la connaissance de la famille Laplace. Une famille audacieuse qui n’a pas peur de mettre en avant la nouvelle génération et qui ose proposer une gamme de vins où les vins de garde côtoient des vins de soif. À l’imagine de leur dernière cuvée de rosé, Les trois petits cochons roses, une jolie cuvée facile à boire.

Uroulat

par Charles et Marie Hours

AOP Jurançon

Le domaine de Charles Hours et de sa fille Marie est situé au cœur du Béarn, là où s’épanouissent le Petit et le Gros Manseng, les deux cépages clefs de voute de l’appellation Jurançon, à l’origine de vins blancs moelleux et secs. Au pied des Pyrénées, dans un territoire montagneux où pratiquement seule la vigne parvient à pousser, c’est en 1980 que Charles Hours et une poignée de vignerons relancent l’appellation.

Les cuvées du domaines, bien construites, prouvent que les deux variétés locales peuvent produire des vins d’une grande pureté mais aussi, sous la houlette de Marie, des vins plus modernes

La cuvée La Petite Hours

Mention spéciale à cette cuvée qui se distingue d’abord par son nom et son graphisme. C’est un très joli vin blanc sec plein d’arômes. On le boit en apéritif avec des toast au fromage … des Pyrénées bien sûr !

L’avis de Réjane

J’aime beaucoup la construction de la gamme où le travail du père et de sa fille se répondent en miroir. Grande amatrice de vins blancs, je suis très sensible à cette gamme soignée qui exprime bien la palette des possibles des vins du Jurançon.