J’ai rencontré Guillaume de Conti il y a plus de dix ans lors d’un rocambolesque voyage en Chine. Il est devenu un ami avant de devenir un vigneron de la sélection Vins d’Avenir. À l’époque, j’ai goûté les vins Château Tour des Gendres, le domaine créé par Luc et Francis de Conti, le père de Guillaume. Je les ai tout de suite aimés, tout particulièrement les blancs. J’ai également compris très vite que Guillaume est un vrai mordu de vin. Dégustateur averti, curieux, il n’hésite pas à expérimenter et à bousculer les codes. Je suis très heureuse de le voir aujourd’hui prendre son envol avec la création du domaine Albert de Conti.
1) Ton premier souvenir lié au vin ?
Les campagnes de vendanges dans la machine avec mon père qui avait aussi une activité de prestataire de service pour d’autres domaines. Je devais avoir quatre ans.
2) Ta plus grande émotion ?
Un Côte-Rôtie de Jean-Michel Stephan dégusté en 2014 avec un importateur danois. Un vin nature d’une pureté absolue.
3) Un millésime marquant ?
2021, le premier millésime que nous avons vinifié au domaine Albert de Conti
4) Ta (tes) région (s) de prédilection ?
La Savoie, j’adore leurs cépages, leurs vins. C’est une histoire familiale aussi car mon arrière-grand-mère est savoyarde et il se trouve que ma compagne l’est aussi. La boucle est bouclée.
5) Ton cépage préféré ?
J’ai eu un énorme coup de cœur pour l’Étraire de la Dhuy, une très vieille variété du Dauphiné. J’en ai apporté une bouteille que j’ai dégustée avec un ami vigneron et mon associé Yann. Nous avons trouvé le vin d’un équilibre remarquable. Nous l’avons ensuite fait analyser et les résultats ont confirmé l’énorme potentiel de ce cépage. Nous en plantons 50 ares. Vous pourrez en déguster d’ici trois ans.
6) Que trouve-t-on dans ta cave ?
Beaucoup de choses : des vins de Savoie donc, des vins du Sud-Ouest pour l’incroyable diversité de sols et de cépages. Toujours quelques Bourgognes, du Sancerre, des vins corses, du Piémont italien ou encore du Priorat en Espagne.
7) Une bouteille pour un repas en amoureux ?
La conti-ne Périgourdine (100% Muscadelle). Un vin généreux et délicat à la fois avec une belle aromatique sur des notes florales et épicées.
8) Un bouteille à ouvrir entre amis ?
La vigne d’Albert bien sûr. Explosion de fruits, pas de soufre donc on peut en boire beaucoup sans être malade. Et l’histoire est magique : il s’agit d’une parcelle plantée dans les années 1960 par mon grand-père avec des cépages historiques de Bergerac : Abouriou, Fer Servadou, Périgord noir, Merlot, Cabernets, Malbec en sélection massale..).
10) Un vigneron encore peu connu que tu recommandes ?
Romaric Tatard du Clos Le Joncal, un domaine de neuf hectares en agriculture biologique à Bergerac.
11) Un accord mets et vins original ?
Avec la Conti-ne Perigourdine citée plus haut un jambalaya, un riz créole très épicé avec des crevettes et toutes sortes de viandes. Les épices du vin répondent parfaitement à celles du plat.