Les nouveautés de Millésime Bio

crédit photos Wilfried Pouzoulas

Chaque année, fin janvier, se tient à Montpellier le grand rendez-vous professionnel des vignerons bio. C’est un moment important de mon année que j’avais malheureusement raté l’an dernier pour cause d’accouchement. Il n’était donc pas question que je manque à l’appel en 2025.

J’ai d’abord été exposante sur ce salon, puis, depuis plusieurs années, j’y vais en visiteuse. J’y ai mes habitudes. Je rencontre mes fournisseurs, c’est l’occasion pour moi de déguster leurs vins, de réactiver ma mémoire olfactive et de découvrir les variations d’un millésime à l’autre. C’est également un moment pour parler commerce et retrouver les vigneronnes et vignerons avec qui je travaille, car vous le savez, je ne vends pas seulement du vin, mais aussi la démarche des gens qui le fabriquent.

Je m’octroie chaque année un moment de dégustation en solitaire. Il y a une œnothèque où l’on peut goûter les vins médaillés du salon, mais aussi au moins une cuvée de chaque domaine. C’est un entraînement technique, mais aussi une première approche avant même d’avoir dégusté : les tendances visuelles, les appellations recherchées ou délaissées. Cela permet également de faire une pré-sélection sur une appellation avant d’aller rencontrer le vigneron et d’éviter un moment potentiellement gênant.

C’est aussi l’occasion de recroiser tout ce petit monde du vin. La vie est ainsi faite : certaines personnes ne font que croiser notre route, mais c’est toujours un moment fort et chaleureux de revoir ceux qui, à un moment, ont fait partie de notre quotidien.

Enfin, c’est le moment où l’on découvre les nouvelles cuvées des vignerons. C’est émouvant : un vigneron qui vous présente une nouvelle cuvée, c’est un peu comme s’il vous faisait découvrir l’un de ses enfants. « Il est différent du précédent, plus ceci, moins cela… » Voici quelques morceaux choisis des nouveautés à venir.

crédit photo Château de Jonquières

Au Château de Jonquières, en Terrasses du Larzac (nouveau domaine de la sélection, dont je vous parlerai bientôt), on découvre la cuvée White Label. Son nom est un clin d’œil à l’industrie du vinyle. À l’origine, les « White Label » sont des vinyles comportant un macaron central vierge, d’où leur nom. Il s’agit souvent de titres ovnis, sortis en dehors des albums classiques, parfois sans autorisation et en très petite quantité. Voilà l’idée que Charlotte et Clément de Béarn ont voulu explorer avec cette cuvée, qui représente pour eux un espace de liberté et qui évolue au gré de leurs envies et du millésime. Cette année, il s’agit d’un 100 % cinsault, offrant un joli nez légèrement fumé et des notes de fruits frais écrasés. Un vin gourmand, facile et souple.

crédit photo Domaine Albert de Conti

Même démarche dans le Sud-Ouest, au Domaine Albert de Conti, où la cuvée Polymorphe voit le jour pour la première fois avec le millésime 2022. Un assemblage de 60 % Malbec et 40 % Cabernet Sauvignon. Un vin gracieux, plein et dense, aux notes de réglisse et de mûre, qui surprend par sa belle longueur en bouche.

crédit photo Domaine Wilfried (raisin coloré issu de macération carbonique)

Au Domaine Wilfried, au cœur de la Vallée du Rhône méridionale, Wilfried et Réjane proposent la cuvée Nara, acronyme de Nouvel Assemblage de Raisins Autochtones. Un vin délicieux, empreint d’une certaine poésie. Il s’agit d’une vinification semi-carbonique de Cinsault et Grenache, cépages provençaux par excellence. Les grenaches sont foulés classiquement, puis les cinsaults sont ajoutés en grappes entières (ce qui nécessite une vendange manuelle et des raisins absolument intacts). La macération des cinsaults se fait ainsi à l’intérieur du grain de raisin, apportant un côté juteux et gourmand à l’ensemble. Il en résulte un vin au nez bien ouvert, aux notes de cerise et d’épices douces, dont la matière en bouche est particulièrement agréable.

Toujours dans la Vallée du Rhône, Thibault Kerhoas n’en finit pas de se réinventer, après de jolis et délicieux cubis cubiques l’an dernier, il crée carrément une toute nouvelle gamme légère et festive avec trois nouvelles cuvées à découvrir d’urgence.

Un rouge fruité: Born to be léger, un rosé frais et gourmand rosé wonderland et un très joli chenin: Chenin is so fresh. Etiquettes funs et vins gourmands à venir !!

Le Clos Roca n’est pas en reste avec ses cuvées éphémères. Grâce à son vigneron œnologue Nicolas Dutour, il ne cesse de ravir nos papilles. Cette année, j’ai découvert deux nouvelles cuvées à Millésime Bio. Roca Mino, un vin blanc 100 % colombard à 10,5°, parfaitement adapté aux tendances du marché qui recherche des vins à faible degré d’alcool. Un vin frais et sympathique.

Plus atypique, un vin doux passerillé à base d’Alicante. Le passerillage consiste à laisser les grappes se dessécher pour que l’eau s’évapore et que le raisin se concentre en sucre. Ici, c’est une belle réussite, parfaitement adaptée à un dessert au chocolat.

Voilà, le Dry January touche se termine (enfin !). Vous êtes maintenant prêts à attaquer février sereinement.

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