Les années se suivent et ne se ressemblent pas. 2020 fut un millésime chaud et précoce où globalement les volumes étaient au rendez-vous. En 2021, les vignerons ont dû affronter le gel, la grêle et, pour certains, les inondations.
J’ai passé quelques coup de fil et, si le constat est le même partout, certaines régions sont plus durement touchées que d’autres. Dans le Languedoc, l’été pluvieux a compliqué la situation. Audrey Rouanet du domaine Rouanet Montcélèbre m’explique : “Nous avons eu cette année le gel, la grêle , la coulure et la pluie. Cette dernière empêche la maturation complète des raisins et rend la maturité des grappes voir des grains est hétérogène. L’année dernière, certaines Syrahs rentraient en cave et titraient à 14°. Aujourd’hui, sur les mêmes parcelles, nous sommes à 12,5°.”
Pour autant, les vigneron.ne.s ne désespèrent pas. Aurélie Barrat Masson, qui élabore les fabuleux champagnes éponymes, garde le sourire : “Je ne me plains pas car, en Champagne, nous avons la possibilité de débloquer des vins des années précédentes. Mais les vendanges s’effectuent avec une sélection drastique des grappes les plus mûres uniquement. Pour autant, ce qui arrive sur la table de tri est très joli” conclut-elle, positive.
Les vendanges sont un moment clef dans la vie du vigneron. Elles scellent souvent son année. Beaucoup de jus ? Il doit trouver rapidement des débouchés commerciaux valorisants. Pas assez de vin ? Il faut une solution pour absorber le manque à gagner. Sans parler des écarts de qualité qui peuvent être dus au millésime et qui peuvent faire perdre certains clients. C’est un métier où l’on est toujours dans l’expectative. C’est ce que me confie aussi Théophile du domaine Milan, en Provence : “Cette année est particulière. C’est beau mais on a perdu des volumes à cause du gel et
des oiseaux notamment. Les pluies allongent les vendanges et il faut tenir sur la longueur. C’est une période dense où il faut gérer les équipes et prendre des décisions qui impacteront en profondeur le millésime.”
2021 est un millésime dont les vignerons auront mis du temps à acccoucher mais qui promet – comme souvent les années difficiles – de belles surprises.