Lou Pesquié: tripous, convivialité et humanité

Lorsque nous nous sommes installés avec ma famille à Lardeyrolles sur la commune de Castanet, j’ai vu qu’il existait dans ce petit village une guinguette estivale associative. Ouverte tout l’été, Lou Pesquié est un lieu charmant où se croise toutes les générations. Il y règne une atmosphère conviviale, bon enfant. Une ambiance de village comme il en existait probablement partout, avant la désertification de nos campagnes. J’ai eu la chance d’assister à l’une de leurs assemblée générale et j’ai été frappé par la bonne ambiance qu’il y régnait. Des gens de tous âges, s’y côtoient. Des natifs de la commune et des nouveaux venus comme moi . J’ai voulu en savoir plus sur l’origine de la création de ce lieu et les motivations de ces bénévoles. C’est Sandrine Serre co-présidente de l’association et dont l’histoire personnelle est intrinsèquement liée à la guinguette, (sa mère Elisabeth Maurel a toujours été dans l’association puis sa fille, sa cousine ainsi que son mari en sont aussi membres), qui a accepté de me raconter la genèse de ce beau projet.

C’est en 1995, que Catherine Malgouyres lance le projet fou de créer une guinguette associative dans le village de Castanet. Le but est de faire revivre le cœur du village . « A l’époque, il y avait trois cafés , une épicerie et peu à peu les commerces ont fermé » m’explique Sandrine.
L’idée prend tout de suite la forme d’ une guinguette sous forme associative. Catherine Malgouyres embarque avec elle quelques bénévoles et obtient le soutien de la mairie. Sandrine se souvient: « Au départ c’était un petit chalet avec trois, quatre tables à l’extérieur, dès le départ il y avait un salarié en cuisine, nous proposions de l’aligot avec des manchons de canards ou du confit de canard. Des plats traditionnels à des tarifs accessibles pour tout le monde » Lorsque je l’interroge sur les difficultés du démarrage Sandrine n’en voit pas. « J’étais jeune au démarrage mais pour moi le Pesquié a fonctionné tout de suite. Il y a d’abord eu les gens du village, puis les gens des villages alentours« 

Petit à petit, la carte s’étoffe, les tables fleurissent, les bénévoles sont au rendez-vous années après année, parfois le Pesquié doit même refuser du monde . Lorsque je la questionne sur les éventuelles difficultés que peuvent engendrer les rapports humains, pour Sandrine là aussi les choses sont simples. « C’est vrai que nous avons tous des personnalités différentes. Il faut qu’elles puissent s’exprimer. Certains vont râler mais seront toujours fidèles au rendez-vous, d’autres sont plus cool , et font les choses tranquillement. Peu importe. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et en définitive toutes les sensibilités s’expriment et se complètent « 

Comment expliquer un tel succès pour un établissement tenu bénévolement par des amateurs? Sandrine y voit plusieurs raisons. « Cela répond à un besoin fort dans nos campagnes de rencontrer les gens. C’est une organisation simple, saine et transparente et puis le fait que ce soit une association et non une entreprise fait toute la différence. Ce n’est pas un but lucratif, pas d’intérêt à tirer la couverture à soi ou à vouloir rendre Lou Pesquié plus rentable. On préfère faire travailler des fournisseurs locaux que de tirer les prix »
En 2025 Lou Pesquié fêtera ses trente ans parions que la guinguette a encore de beaux jours devant elles.

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