Le Cap’Mas, à deux, c’est mieux

Fanny Dalla Costa et Joris Nourry ont ouvert il y a quelques mois le Cap’Mas à La Capelle-et-Masmolène, un établissement très chouette, à mi-chemin entre l’épicerie fine, le bar à vin et le restaurant. Lorsque je les ai rencontrés, leur fraîcheur, leur jeunesse, l’ amour qui les lie et leur immense volonté de bien faire m’ont tout de suite plu. J’ai été particulièrement touchée par Fanny qui est arrivée pleine de doute et alors qu’elle maîtrise parfaitement son sujet. À seulement 27 et 32 ans, ils avaient en tête une idée bien précise et aboutie de ce que serait le Cap’Mas. Très complémentaires, elle se charge du vin, lui de la cuisine. 

Vous découvrirez dans cette interview de Fanny l’origine de leur rencontre, les projets du Cap’Mas et les coups de cœur vin de Fanny.

Quel est votre parcours, comment vous êtes vous rencontrés?

Joris baigne depuis toujours dans le monde de la restauration puisque son beau-père avait un restaurant. Il a fait toute sa carrière professionnelle dans la restauration, dans différents établissements,  des pizzerias, des gastro ou des brasseries. Il a un solide bagage. De mon côté, j’ai passé un BTS technico-commercial option vins et spiritueux puis j’ai passé une mention complémentaire sommellerie à Lyon. J’ai intégré un restaurant en apprentissage où Joris était mon manager. C’est comme ça qu’on s’est rencontrés.

Comment est née l’idée du Cap’Mas?

Nous voulions travailler ensemble, unir nos compétences. Nous avons réalisé un dossier où nous avons formalisé noir sur blanc tout ce que nous aimerions dans notre projet, la carte des vins, les menus, le style de concert, etc. Puis nous avons visité différents lieux, pas seulement dans le Sud de la France, et nous avons présenté notre dossier seulement là où tous nos critères étaient réunis.

Quelle est votre ambition avec le Cap’Mas?

Nous voulons un lieu polyvalent, pas seulement un bistro, qui soit riche sur les plans humain et culturel avec des concerts, des rencontres. Nous voulons un lieu éclectique capable d’accueillir des soirées fêtes votives comme des concerts plus pointus.

Qu’est-ce que tu aimes boire ?

J’aime les bières de caractère avec des saveurs prononcées, une belle amertume, une acidité tranchante. C’est ce qui me séduit. Je suis comme toi, très sensible à l’éthique, tant dans la manière de travailler que dans la personnalité du fournisseur.

Pour les vins je fonctionne beaucoup selon la saison. L’’été j’adore la fraîcheur des vins nature mais l’hiver je recherche des vins plus riches comme des Gigondas par exemple.

Quels sont vos projets ?

Nous sommes heureux de cette saison estivale et nous souhaitons à présent obtenir le label Bistrot de pays et faire vivre le lieu cet hiver. Nous aimerions rendre l’intérieur plus cosy et exploiter la grande pièce à l’arrière du restaurant pour pouvoir y accueillir des cours de yoga ou de salsa.

Les coups de coeur de Fanny

Connexió Còsmica, Còsmic Vinyaters (Espagne)

Un vin blanc d’assemblage doté d’une acidité, d’une tension et d’une longeur en bouche remarquables. L’aromatique est étonnante, on croque dans des agrumes. C’est frais et floral, fantastique ! 

Jajatoès, domaine du Petit Oratoire (Valliguière)

Vin blanc sec, assemblage de Grenache et de Viognier et d’un peu de Clairette. Tout y est dans ce vin : équilibre entre amertume, acidité et le gras qui vient lisser le tout en bouche.

Le vin de copains, domaine Wilfried (Rasteau)

C’est une belle mise en bouche ! Ce rouge léger, gouleyant, sur les fruits rouges croquants est parfait pour l’apéro, très agréable et facile à boire par temps chaud l’été.

2022 fait rimer précocité et qualité

À l’heure où j’écris ces lignes, les vendanges n’ont pas encore commencé partout en France. Au Fief Noir, en Anjou, c’est encore trop tôt. “On attend encore un peu. Alors que l’on avait quinze jours d’avance, la sécheresse a bloqué la maturation du raisin et les dernières pluies n’ont pas suffit à la débloquer. Il y a beaucoup de raisins sur les vignes mais aurons-nous du jus dans les baies ?” s’interroge Alexis Soulas.

Le millésime 2022 a en effet été marqué par la sécheresse et son exceptionnelle précocité. Au domaine Monplézy, dans le Languedoc, les premiers coups de sécateurs ont été donnés le 11 août. Une date qui détrône le record détenu jusqu’à présent par le 15 août, m’explique Christian Gil. Il complète : “en revanche, ce qui est immuable ici, c’est la durée des vendanges, un mois tout pile chaque année”. Au domaine Rouanet Montcélèbre, la récolte a débuté le 23 août, un autre record de précocité. Dans la Vallée du Rhône, où les vendanges démarrent à peine, Didier Bonnard du Mas Baudin relativise : “certes, on est en avance, mais de quelques jours seulement. Pas de quoi pousser des cris d’orfraie.” Et puis une vendange précoce a ses avantages reconnaît Benoît Gil du domaine Monplézy : “le vin a le temps de se poser en cave, on évite les ruptures entre les millésimes”.

Le bio contre le chaud

J’appréhendais les retours des vignerons, craignant que la sécheresse qui s’est abattue sur l’Hexagone cet été ne vienne gâcher la fête après un millésime 2021 déjà difficile (rien ne leur avait rien épargné, ni le gel, ni la grêle ni un été pluvieux). Pourtant, les premiers retours sont très positifs. Au Mas Baudin, “les dernières pluies ont été miraculeuses et les premières Syrahs que nous avons sorties sont des bombes de fruits” raconte Amélie Bonnard. Au domaine Rouanet Montcélèbre, Audrey Rouanet se réjouit aussi : “je suis  contente, il y a beaucoup de jus. C’est une bonne surprise”. Même son de cloche au domaine Monplézy : “on est agréablement surpris, il y a du jus même sur des parcelles non irriguées.”

Christian Gil avance une explication : “Nous avons envie de croire que c’est aussi le résultat de plus de six ans en bio. Le travail du sol en agriculture biologique est considérable. Il favorise la présence de micro-organismes et favorise la captation par la terre de l’humidité.” Amélie Bonnard du Mas Baudin confirme : “les caves coopératives autour de nous ont annoncé 40% de perte sur les Syrahs. Ce n’est pas du tout le cas chez nous, y compris dans les parcelles non irriguées”. Pour Audrey aussi, la culture bio y est pour quelque chose : “Oui, c’est évident. Lorsque je regarde les vignes en plaines de la cave coopérative, le sol est beaucoup plus sec. J’ai moi-même repris une vigne cette année qui été travaillée en conventionnelle et elle a subi un stress hydrique bien plus important que le reste du domaine”.  

Benoît Gil du domaine Monplézy

Les vigneron.ne.s pendant les vendanges me font penser à de jeunes parents qui viennent d’avoir un enfant. Après une longue attente et malgré beaucoup de fatigue et de travail, ils sont très heureux de vous le présenter et de projeter ce qu’il va devenir. C’est un moment précieux et j’adore aller dans les caves à ce moment-là. Au domaine Monplézy,  Benoit à eu la gentillesse de me faire goûter quelques cuves et, même s’il n’est pas facile de déguster le vin en pleine transformation, 2022 laisse présager un très beau millésime.

Le Cinsault, n°1 des vins de copains

Cépage méridional initialement planté en Provence, le Cinsault est très adapté aux sols secs et arides de la Méditerranée où il est planté sur tout le pourtour. Il est aujourd’hui très utilisé dans la Vallée du Rhône et le Languedoc. Au domaine Monplézy où il représente neuf hectares de l’encépagement, il est utilisé en monocépage dans la cuvée Canon Huppé. Le vigneron Christian Gil m’explique : “cépage très résistant à la sécheresse et peu sensible aux maladies, il est très productif. Quand j’étais jeune, en plaine, il pouvait produire jusqu’à 250 hectolitres par hectare (à titre de comparaison, les rendements autorisés en Côtes du Rhône sont de 54 hL/ha).

Des rouges glouglou

Beaucoup employé pour les rosés, je le préfère en rouge car il permet de produire des vins souples et légers aux notes de framboise et de fruits frais, parfois même légèrement florales. Au domaine Rouanet Montcélèbre, Audrey Rouanet vinifie le Cinsault dans la cuvée Se Canta. “Au départ j’utilisais le Cinsault pour faire du rosé. Mais le marché exige des rosés très clairs et si le Cinsault n’est pas suffisamment extrait il donne des vins peu intéressants gustativement. Il est bien plus intéressant en rouge” affirme la vigneronne. Cépage très réducteur, peu sensible à l’oxydation, il est de plus particulièrement adapté à la production de vins nature, sans soufre ajouté.

À l’heure où les degrés des vins du Sud grimpent, le Cinsault est un allié précieux  des vignerons méditerranéens. Mathieu Rabin du Château Juvenal dans le Ventoux confirme : “nous avons planté du Cinsault  pas vraiment pour ses qualité organoleptiques mais plutôt parce qu’il nous permet d’abaisser le degré d’alcool de nos vins. C’est un encépagement minoritaire au domaine où nous avons beaucoup de Grenache et de Syrah”. 

Malgré ses nombreux atouts, le Cinsault a aussi des défauts. “Sa qualité peut être très inégale en fonction des années. Il est parfois aqueux” m’explique Audrey. “Le Cinsault a une peau très fine, ce qui le rend très sensible aux gros orages ou à la grêle” complète Christian du domaine Monplézy. S’il est très adapté pour les vins faciles, il ne l’est en revanche pas du tout pour produire des vins de garde. D’ailleurs les vignes aussi fatiguent en général au bout d’une quarantaine d’années.”

La variété a donc de beaux jours devant elle à l’heure où la demande pour les vins faciles à boire et plus légers ne cesse d’augmenter.

Coquin de Sort

La famille Bonnard n’avait pas créé de nouvelle cuvée depuis 2008 et le défi leur tenait à cœur. « Nous sommes très intéressés par la biodynamie et créer une cuvée sans soufre me semblait être un premier pas » m’explique Amélie. Les raisins proviennent de la fameuse parcelle « michto » où s’épanouissent les plus belles Syrah du domaine. Cépage réducteur, la variété se prête particulièrement bien à la vinification sans soufre. Il en résulte un très joli jus, précis et élégant. Il n’était en effet pas question d’élaborer un vin déviant. Raison pour laquelle ils ont préféré ajouter des levures exogènes. « Si le vin réagit bien, nous laisserons les levures indigènes faire leur travail au prochain millésime » précise Amélie.

Le nom de la cuvée, Coquin de Sort, souligne la prise de risque, la part d’inconnu à vinifier sans soufre. C’est aussi un pied de nez au sort qui s’est un peu acharné sur le Mas Baudin ces derniers temps (incendies, problèmes d’approvisionnement de bouteilles, de capsules, etc.). Chez les Bonnard, on préfère en rire qu’en pleurer.

3 coups de cœur pour voir la vie en rose cet été

Avec l’été vient le rosé. Des trois couleurs, il est sans aucun doute le plus clivant, adoré ou méprisé. Je suis assez amusée lorsque l’on m’affirme ne pas l’aimer : à l’aveugle, il est très difficile de distinguer un rosé et d’un blanc. Y compris pour des professionnels du vin. Pour ma part, je ne rechigne pas devant un bon rosé, facile à boire pour accompagner une grillade ou plus gastronomique pour d’étonnants accords mets et vins. Je vous présente trois rosés de caractère en espérant faire changer d’avis les plus récalcitrants !

La cuvée Noah 2020 du domaine Milan

Noah est une cuvée éphémère qui porte le nom du deuxième fils de Théophile et Nathalie Milan. Son grand-frère Eliott avait, lui aussi, eu droit à sa cuvée. Noah n’aura pas à rougir — ou plutôt rosir — de « son » vin. Assemblage de Grenache noir et de Syrah, Noah est un rosé de macération (je vous renvoie à ce billet qui explique les différentes méthodes de vinification du rosé) élevé 18 mois en foudre et mis en bouteille sans filtration. Dans le verre, Noah est un rosé vineux qui embaume les fruits rouges bien mûrs.

En bouche, une belle sucrosité soutenue par une tension qui fait saliver apporte beaucoup de gourmandise. Le travail d’élevage est assez remarquable puisque les foudres apportent structure et matière sans rudesse excessive. Mention spéciale pour l’étiquette que je trouve graphique et poétique.

Où le trouver ?

@ Drôme Provençale

Après une visite du magnifique Pont du Gard, faites un passage chez Les Compagnons du terroir à Castillon-du-Gard. Vous pourrez emporter la bouteille ou la déguster sur place avec une belle planche de charcuteries et de fromages locaux !

L’esquisse du domaine Delacroix Kerhaos

Un autre rosé de macération, assemblage de 75 % de Nielluccio et de 25 % de Grenache. Le vin présente un profil acidulé extrêmement flatteur avec des notes de pêche, de citron et de verveine. J’aime beaucoup l’attaque très gourmande soutenue par une acidité d’une grande finesse et une finale interminable. Le compagnon idéal pour cet été.

Cette cuvée a de plus été relookée, ce qui ne gâche. Il faut dire que j’ai littéralement harcelé Thibault Kerhoas, vigneron qui avait tout pour réussir sauf de jolies étiquettes. C’est chose faite !

Où le trouver ?

@Canoë France

Après une descente en Kayak sur le Gardon, faites une pause Au Bajana dans le magnifique village de Collias où Barbara saura vous proposer des accords mets et vins qui raviront vos papilles.

Roc’ambulle du domaine Le Roc

Parce que l’été j’adore boire des bulles, ce pétillant naturel est mon compagnon de la saison. À Fronton, dans le Sud-Ouest, la Négrette règne en maître. Cépage très noir (d’où son nom), il produit des rouges avec beaucoup d’acidité. La famille Ribes a eu l’intelligence d’en faire des bulles. Résultat : un pétillant hyper désaltérant et frais aux notes de petits fruits rouges, de violette et de fraise écrasée. Idéal en apéritif ou au dessert. Et ce « pet’ nat’ » est doublement naturel puisqu’il est vinifié sans aucun soufre ajouté. A consommer sans modération !

Où le trouver ?

© G. Collognat.

Si vous avez la chance de visiter Nîmes cet été, poussez la porte de Flacons boulevard Gambetta, entre la Maison carrée et les jardins de la Fontaine. Vous serez accueilli par Simon et Léon qui vous feront découvrir leurs sélection de vins bio et natures où se côtoient grands noms et petits producteurs.

Le Vin de copains du domaine Wilfried

Avec la vendange 2022, le Vin de copains du domaine Wilfried fêtera ses dix ans. « Lorsque nous avons créé cette cuvée, nous nous sommes inspirés des vins de Loire et du Beaujolais qui parviennent à offrir des rouge légers et souples. Nous souhaitions un vin frais et accessible, facile à déboucher lorsqu’une soirée entre amis s’improvise. Aujourd’hui il existe beaucoup de vins dans cet esprit mais il y a une dizaine d’année, dans le Sud, nous étions peu nombreux. » me raconte Réjane Pouzoulas qui gère le domaine avec son frère Wilfried.
Pour représenter la convivialité de ce jus fermenté, Réjane et Wilfried travaillent avec un artiste et choisissent de faire cohabiter sur l’étiquette leur tribu. « Il était important pour nous d’y mêler famille et amis. L’étiquette commence par les noms de nos parents et de nos enfants et se termine avec ceux de nos grands-parents. Au centre, ce sont ceux de nos amis et du personnel, indissociable de notre travail. »
Pour parvenir à un vin rouge aussi souple et léger, le domaine procède à des macérations courtes, une vinification en levures indigènes et avec des doses de soufre homéopathique. Assemblage de Cinsault et de Grenache, le Vin de copains offre un nez floral avec des notes de grenade et une très belle buvabilité.
Cette cuvée est un succès puisqu’en 2022 le domaine ambitionne de produire 8 000 bouteilles, dix fois plus qu’en 2012 !

Offre été 2022

Coffret vins blancs et rosés

  1. Arlezzo, Vin de France, Mas Baudin
  2. Esquisse rosé, Vin de France, Domaine Delacroix Kerhoas
  3. Ribes du Valat, AOP Ventoux, Château Juvenal
  4. Arlezzo blanc, Vin de France, Mas Baudin
  5. Château Suau, AOP Bordeaux, Château Suau
  6. Gemini, Vin de France, Clos Uroulat

Coffret vins rouges

  1. Léa, IGP Pays du Var, Domaine La Goujonne
  2. Calcaire Nord, AOP Languedoc, Domaine Monplézy
  3. Rosa, AOP Malepère, Pas de la Dame
  4. Souvenirs, IGP Collines rhodanienne, Domaine Si le vin
  5. Se Canta Cinsault, IGP Pays D’Oc, Domaine Rouanet Montcélèbre
  6. Roumiou, Vin de France, Mas Baudin

Coffret nature

  1. Vin de Copains, Vin de France, Domaine Wilfried
  2. Antidote, AOP Gaillac, Domaine des 5 Peyres
  3. N°25, AOP Marcillac, Domaine du Cros
  4. Juvéniles, AOP Cahors, Château du Cèdre
  5. À la belle étoile, Vin de France, Le Pas de la Dame
  6. Esquisse, Vin de France, Domaine Delacroix Kerhoas

Coffret meilleures ventes

  1. Arlezzo rouge,Vin de France, Mas Baudin
  2. L’échappée, AOP Anjou, Domaine du Fief Noir
  3. Alvéoline, AOP Minervois, Domaine Rouanet Montcélèbre
  4. Léa Rosé, IGP Pays du Var, Domaine La Goujonne
  5. Côtes du Rhône, Domaine Delacroix Kerhoas
  6. Épouse-moi, Vin de France, Le Pas de la Dame

Coffret grande tablée

  1. Les Grenaches, IGP Pays d’OC, Domaine Monplézy
  2. Canon huppé, IGP Côtes de Thongue, Domaine Monplézy
  3. French Paysan, IGP Pays d’Oc, Le Pas de la Dame
  4. Renverse-moi, Vin de France, Château de Valflaunès
  5. Juvéniles, AOP Cahors, Domaine du Cros
  6. Arlezzo, Vin de France, Mas Baudin
  7. Léa, IGP Pays du Var, Domaine La Goujonne
  8. Esquisse , Vin de France, Domaine Delacroix Kerhoas
  9. Plaisirs blanc, AOP Languedoc, Domaine Monplézy
  10. Sauvignon blanc, Vin de France, Delacroix Kerhoas
  11. Cuvée des Conti, AOP Bergerac, Domaine Albert de Conti
  12. Se Canta, IGP Pays d’Oc, Domaine Rouanet Montcélèbre

Cette offre est valable jusqu’au 7 juillet 2022. Vous souhaitez connaître les tarifs et passer commande ? Écrivez à rejane@vins-avenir.fr.

Thomas Cluzel, sourceur de vins d’auteurs

Paul Vialle, Valérie Trial et Thomas Cluzel

Je suis ravie d’évoquer ici un nouvel et bel endroit qui a ouvert ses portes à Castillon du Gard, Les Compagnons du Terroir. Dans cet ancien hangar de 500m2, on trouve du pain au levain, des limonades, du miel ou encore du vin ! Tous ces produits ont en commun d’être sourcés localement, du Gard ou des départements voisins.

Paul Vialle et sa femme Valérie Trial sont aux manettes du lieu, à mi-chemin entre le concept store, la cave à manger et l’épicerie fine. Je connais le travail de Paul depuis quelques années puisqu’il a été gérant d’un restaurant où il vendait les vins du Château de Montfrin. Il a ensuite lui -même travaillé dans un domaine viticole. Un bagage solide pour cet épicurien, travailleur infatigable et toujours d’une très grande gentillesse. Je lui souhaite vraiment beaucoup de succès car il manquait un magasin de cette envergure au pied du pont du Gard.

Question vin, ils n’ont pas fait les choses à moitié. Épaulés de Thomas Cluzel qui a fait ses armes auprès de Simon Poussielgues à la cave Flacons à Nîmes (dont nous vous parlions ici), ils proposent pas moins de 500 références de vins à déguster sur place ou à emporter. Thomas et Paul recherchent des vins d’auteurs, ils sont extrêmement curieux et pointus sur la nature du travail des vignerons. Il en résulte une sélection où se côtoient de jolis vins locaux avec des flacons plus atypiques et depuis peu quelques Vins d’Avenir aussi !

Thomas m’a fait le plaisir d’accepter de se prêter au jeu du portait chinois.

Si tu étais un vin rouge ?

Un domaine des Tours en rouge, le meilleur rapport qualité prix du monde (il appartient Emmanuel Reynaud, propriétaire du légendaire château Rayas à Châteauneuf-du-Pape).

Si tu étais un vin blanc ?

Un Riesling alsacien bien tendu.

Si tu étais un vin pétillant ?

Un blanc de blanc extra brut ou zéro dosage.

Si tu étais un accord mets et vin ?

Un vieux Grenache vinifié en vin doux naturel avec un vieux roquefort.

Si tu étais un vin d’un autre pays ?

Les vins du domaine Gut Oggau en Autriche.

Si tu étais une bière ?

L’indigène, bière des Compagnons.

Si tu étais un spiritueux ?

Un rhum.

Si tu étais une appellation ou une région viticole ?

L’Alsace.

Si tu étais un vin du Languedoc ?

L’Aurel Rouge.

Si tu étais un dessert ? 

Tarte au citron meringué.

Si tu étais un fromage ?

Le Pérail des Cabasses.

Si tu étais un moment de dégustation ?

L’apéritif dinatoire entre potes.

Si tu étais une recette de cuisine ?

Un bœuf bourguignon.

Si tu étais une spécialité de chez toi ?

Une Gardiane.

Si tu étais un cépage ?

Le Riesling.

Chez Agora, la bière artisanale se fait mousser

Alors que depuis des années la consommation de vin décroît, la consommation de bière suit une tendance inverse. En France, en moyenne, une nouvelle brasserie ouvre chaque jour. On comptait 246 brasseurs en France en 2006, 1600 en 2020 et ils seraient plus de 2 000 aujourd’hui ! Bonne nouvelle : ce sont surtout les bières artisanales qui progressent. Pour comprendre ce phénomène, je suis allée interroger Théo Gabriel, gérant et brasseur de la très chouette brasserie Agora.

Du raisin au brassin

Théo a plus ou moins toujours évolué dans le monde de la gastronomie. À 11 ans, il fait une première incursion dans la cuisine de son père restaurateur. Puis, plus tard, lorsque la famille ouvre son restaurant, il intègre l’équipe. « J’étais polyvalent mais j’ai très vite compris que pour assurer la pérennité économique du restaurant et améliorer les marges, il nous fallait une belle carte des vins. J’avais beau lire des bouquins, ce n’était pas suffisant. » Il décide alors d’intégrer en 2015 la formation de sommelier caviste de Suze-la-Rousse. Parallèlement, depuis 2012, Théo brasse chaque année en amateur avec des copains. « C’est comme ça que j’ai appris, en expérimentant, en faisant des erreurs ». Peu à peu, l’idée de monter sa brasserie fait son chemin. Il s’associe avec quatre amis à lui, dont Sébastien Alban et Mathieu Rabin du Château Juvenal. Même si sa part est majoritaire, Théo souhaitait ne pas entreprendre seul. « Avec Mathieu, nous apprécions monter des projets ensemble et je trouve la réflexion plus riche et plus aboutie quand on est plusieurs. Je dois dire également que mes quatre associés sont les meilleurs prescripteurs de la brasserie. Beaucoup de clients sont venus à nous grâce à eux. » La brasserie ouvre à Carpentras en 2019 et c’est un succès. Mérité : les bières brassées par Théo sont aussi belles que bonnes.

Boire sans ivresse

Lorsque je le questionne sur les raisons du développement des brasseries en France, Théo y voit au moins deux raisons. « Pendant des années, les seules bières sur le marché étaient des produits industriels. Comme pour le vin, les consommateurs recherchent des produits artisanaux et locaux. La deuxième explication, c’est qu’aujourd’hui les gens font très attention aux degrés d’alcool — là encore problématique rencontrée dans le vin — et la bière permet de boire sans être ivre.

Quid de la pérennité économique de ces micro-brasseries alors que les marges sont faibles et qu’il faut produire et vendre un certain volume ? « Il y a de la place pour tout le monde mais c’est vrai que le modèle économique pose question et que certaines périclitent. Être cinq est aussi un atout pour cette raison. »

Accords houblonnés

Comment définir une bonne bière ? Une fois encore, Théo fait une passerelle avec le précieux nectar : « comme pour le vin, il faut un équilibre entre l’amertume, la sucrosité, la qualité des bulles et la palette aromatique. »

Les productions de la brasserie Agora méritent de ne pas être cantonnées à l’apéro. Avec la blonde, « la plus consensuelle, conçue pour plaire à toutes et tous, fleurie et équilibrée », Théo conseille un Beaufort ou un Comté. Avec la IPA, nettement plus amère mais qui dévoile aussi de très séduisantes notes exotiques, essayez une salade d’endives pour faire ressortir l’amertume ou bien au contraire casser les codes avec un dessert au miel, un pain d’épices par exemple. La noire, qu’on obtient grâce à un malt torréfié, se marie particulièrement bien avec le gingembre, les pâtes persillés ou encore la cuisine asiatique. Chaque année, la brasserie expérimente de nouvelles bières. La dernière en date est une blonde triple boisée avec beaucoup de caractère. Elle innove aussi sur les formats, toutes les couleurs existent en 75 cl et même en magnum. Les cinq associés ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils ont sorti il y a quelques mois un délicieux gin aux notes citronnées que j’affectionne particulièrement. Si vous souhaitez découvrir toutes leurs créations, la brasserie Agora organise cet été plusieurs soirées avec de la petite restauration. Suivez-les sur Facebook pour être tenu.e informé.e.

Le poulet aux cacahuètes de Vivien

Aîné de notre fratrie, Vivien est le premier spécimen masculin auquel j’ai eu affaire. J’ai eu de la chance. Ma plus grande joie enfant et ado était de pouvoir rester avec lui et ses amis même si j’ai dû pour cela affronter de cuisantes défaites au Monopoly. Grâce à lui j’ai appris très tôt à défendre mes intérêts et à ne pas me laisser marcher sur les pieds : lors de nos chamailleries enfantines ses trois ans d’avance se faisaient cruellement sentir. Les cadets me comprendront… Aujourd’hui il est un grand-frère exceptionnel, toujours présent. Ami loyal et charismatique, doté d’un grand sens de l’humour, Vivien est un chef de bande. C’est un garçon qui parvient à mêler une grande fantaisie et une intelligence redoutable. La preuve : il est capable de faire aimer les maths à n’importe qui, même à moi !

Vivien est un excellent cuisinier mais, dans notre famille, il est surtout connu pour son redoutable coup de fourchette. Quand nous étions ados, ma mère préparait un saladier de steak tartare et je vous garantis qu’il ne restait rien à la fin du plat. Ses goûts le portant vers la cuisine fusion, cette recette est à son image.

Ingrédients pour 4 personnes

  • Huile de sésame
  • Soja
  • Graine de sésame
  • 1 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • Sauce soja
  • 3 cuillères à soupe de beurre de cacahuète
  • 400 grammes de nouilles chinois
  • 400 grammes de filet de poulet
  • 2 carottes
  1. Faites cuire à part les nouilles et réservez-les.
  2. Dans une sauteuse, faites revenir l’oignon émincé et les carottes coupées en lamelles.

Pressez-y les gousses d’ail.

  • Ajoutez au mois 3 cuillères à soupe de beurre de cacahuètes et un peu d’eau pour fluidifier.
  • Ajoutez les morceaux de poulet coupés en dés.
  • Ajoutez des morceaux de cacahuètes broyées sur le poulet.
  • Dans un plat, versez l’huile de sésame grillé, le soja et les graines de sésame. Couvrez-le et secouez.
  • Faites sauter les nouilles au wok.

Les nouilles et le poulet en sauce restent séparés jusqu’au service.

Accords mets et vins

Avec ce plat, il est possible d’oser un accord avec une bière pour répondre à l’onctuosité du beurre de cacahuète. Par exemple la bière ambrée de la brasserie Agora qui a un goût de biscuit. Plus classique : un vin blanc avec un peu de matière. Je pense au Santenay premier cru du domaine Chapelle, un élégant Chardonnay puissant, aromatique et équilibré.