Pour 2021, 21 vins à moins de 21€

En 2021, je vous souhaite de boire bien et de boire bon. Et ça ne signifie pas forcément boire cher. Pour preuve, cette sélection éclectique de  21 vins à moins de 21 euros (prix caviste !). Et comme il m’aurait été impossible de choisir parmi la gamme de Vins d’Avenir, j’ai demandé à quatre cavistes talentueux et passionnés de partager avec nous leurs coups de cœur.

Toutes ces bouteilles sont proposées dans leur cave et elles peuvent vous être expédiées si vous n’êtes pas dans la région.

La sélection de Mathieu Shillinger de L’Arbre à Vins (Vaison la Romaine)

  1. La cuvée Hautes-Bassières 2017 du Château de Vauxun vin de Moselle 100% Pinot noir, 17,40€.

«  C’est un domaine en biodynamie, c’est  très frais, moderne, « fastoche » à boire. »

  1. Prima Dona 2019 du Prieuré La Chaume, un vin de Vendée, assemblage de Pinot noir, de Chardonnay et d’une faible proportion de Chenin, 19,50€.

« C’est un vin qui sort de sentiers battus. Situé au cœur de la vallée du Rhône, j’ai une clientèle de vignerons pas facile à surprendre. Et c’est le cas de ce vin. A l’aveugle, c’est très déroutant. »

  1. Le Clot 2017 du domaine du Clot de l’Oum, Côtes du Roussillon villages, une sélection parcellaire de Syrah, 19€.

«  Super digeste ! Dense et long. »

  1. La Louronne 2018 du Château Simian, Massif d’Uchaux 100% Grenache gris, 17 €.

« Un 100% Grenache gris c’est atypique, cela apporte une expression plus fraiche que ce que l’on peut trouver parfois dans la vallée du Rhône, équilibré avec un côté oxydatif. C’est un super vin de table. Il s’accorde merveilleusement bien avec des fromages de caractères comme un vieux Picodon ou un vieux comté. »

  1. Xinomavro 2019, jeunes vignes du domaine Thymiopoulos, Naoussa (Grèce), 17,50€.

« C’est le nom du cépage. C’est un vin dans un style très bourguignon avec de jolis tanins poudrés. Et c’est atypique. »

La sélection d’Illan Hubner de La mère Minard (Saint Quentin la Poterie)

  1. Baltazar  2019 du domaine LBV IGP Cévennes, 100% Grenache noir, 18€.

« C’est un domaine que j’adore, Julie Le Breton et Christophe Vial sont des amis. J’ai pu assister aux vendanges et au travail en cave, ils sont d’une très grande exigence. Ils travaillent avec une vieille presse en bois des années 50, les raisins sont égrappés puis retriés sur le tapis roulant. Il en résulte un Grenache délicieux, rond et équilibré. »

  1. La Grande Rando, Terres du Gaugalin, assemblage de Grenache (65%), de Carignan (15%), de Cinsault (10%) et de Clairette (10%), 17€.

« Ce petit coin de paradis mérite toute notre attention. La majorité des vignes a une cinquantaine d’années et le vignoble est en conversion biologique. Ce vin possède un côté confiture compotée que j’adore. »

  1. « Carignan Radical », Domaine Pèira Levada Faugères 100% Carignan, 20€.

« J’adore le Carignan ! C’est un cépage rond avec une belle matière, velouté, avec un nez bien fruité ! ».

  1. La cuvée Épouse-moi ! du domaine Le Pas de la Dame, Vin de France 100% Chardonnay, 10€.

«  C’est une superbe découverte. Pour moi c’est un Chablis à 10 balles ! On est sur la même palette aromatique qu’un Chablis mais beaucoup moins cher. C’est fou»

  1. Gewurztraminer 2016 du domaine de l’Envol, 13€.

« C’est un très joli Gewurztraminer pas trop sucré. Avec cette note de muguet que je trouve très délicate. »

La sélection de Benoit Locatelli de la cave Hardiesse (Nîmes)

  1. Bastingage 2017 du Clos de l’Élu, 100% Chenin, 20€.

«  C’est un putain de Chenin ! Un vrai vin de repas. C’est chaud, drainant. Classe »

  1. Bourgogne Aligoté du domaine Sylvain Pataille, 100% Aligoté, 15€.

«  C’est un superbe rapport qualité prix ».

  1. Renverse moi du Château Valflaunès, 100% Carignan, 9€.

« J’adore la démarche, c’est un vigneron en Pic Saint Loup qui aurait pu produire cette cuvée en AOP mais il aurait fallu produire un vin plus riche, « bodybuildé ». Il préfère écouter son terroir et produire un vin léger, friand. Je trouve la démarche courageuse et saine. »

  1. Ornicar 2019 du domaine Jean-Baptiste Sénat, appellation Minervois, assemblage de Grenache (80%), de Carignan (10%) et de Mourvèdre (10%), 18€.

« J’ai choisi Ornicar mais j’aurai pu mettre toute la gamme en 2019 tant le millésime est abouti. J’ai choisi Ornicar car c’est la saison de la truffe et c’est un accord magique avec ce vin. »

  1. Souvenir  2019 du domaine Si le Vin, IGP Colline rhodanienne, 100% Gamay, 11€.

« Un vin solaire, gourmande. Facile. »

  1. Picpoul de Pinet 2019 du domaine du Petit Roubié, 100% Picpoul, 11€.

« C’est un vin évidemment idéal avec les huitres. Il est iodé mais pas seulement. Il y a également un peu de matière, de gras. Ça fonctionne avec un repas complet de poisson. »

La sélection de Marie Marquis de La Part des Anges (Nîmes)

  1. Eolienne du Mas d’Espanet, assemblage de Picpoul, de Grenache et de Viognier, 13€.

« C’est un vin plein de fraicheur, le domaine est cultivé en biodynamie. »

  1. Soufre qui peut du Mas du Chêne, 100% Syrah, 13€.

«  C’est un vin sans soufre, à carafer une bonne demi-heure, mais c’est hyper gourmand, facile à boire ! »

  1. Marsanne 2019 du domaine du Petit Roubié, 100% Marsanne, 9€.

« Incroyable rapport qualité prix. Un blanc idéal pour l’apéritif. C’est fruité, c’est facile. »

  1. Astralab 2015 du domaine Le Chêne bleu, AOP Ventoux, assemblage Grenache et Syrah, 20€.

« C’est un vin aux tannins soyeux. Élégant plus que puissant. Vinifié par une femme ce qui ne gâche rien. »

  1. Lema 2017 du domaine de Roquemale, Grès de Montpellier, assemblage de Syrah, Grenache et Mourvèdre, 17€

« Des arômes de prunes, de pruneau. Un vin où apparaissent des arômes de vieillissement. Très atypique. »

Ramène ta Fraiz (et ton fromage)

Après une carrière d’acheteuse dans l’automobile en Isère, poussée par un fort désir d’indépendance, Céline Bros décide de retrouver son Sud natal et de créer son entreprise.

Sensibilisé au goût des bonnes choses depuis une enfance passée à la campagne, elle fait le constat que, mère de famille, elle se retrouve souvent tiraillée entre l’envie de manger sainement et la facilité des drives de la grande distribution. Elle tient là le concept de Ramène ta Faiz : un drive de produits de qualité issus des circuits court ! La plateforme en ligne réunit des producteurs engagés, « pas forcément du bio ou du local mais, souvent, cela va de pair » reconnaît la fondatrice.

Depuis, Céline court la France à la recherche de producteurs triés sur le volet, choisis pour leurs bonnes pratiques mais aussi et surtout le goût de leurs productions. C’est avec passion qu’elle me parle des huitres de Camargue ou des poulets élevés en plein air dans les Costières de Nîmes. Mais aujourd’hui notre discussion porte sur les fromages et des différents accords possible avec le vin.

Quels sont les critères selon toi pour un bon fromage ?

Je privilégie évidemment les fromages au lait cru et, lorsque c’est possible, les fromages fermiers, c’est-à-dire issus du lait d’un seul troupeau. Ce n’est pas toujours le cas car il faut 850 litres de lait pour réaliser une meule. Je fais alors appel à de toutes petites coopératives laitières comme c’est le cas de mon Beaufort ou de mon Comté.

Le deuxième critère indispensable, c’est le goût. Je cherche des fromages affinés avec des saveurs prononcées, des fromages de dégustation.

Quel est ton fromage préféré ?

Le fromage de tous les jours, c’est le Comté. Celui des jours de fêtes, c’est le Beaufort. Fabriqué dans les hautes montagnes de Savoie, il s’agit d’un fromage à pâte pressée cuite, au lait cru et entier qui provient de deux races bovines, les Tarines et les Abondances. Le goût du Beaufort change avec les saisons et l’alimentation des vaches. Le Beaufort fabriqué de novembre à mai, lorsque les vaches sont en vallée et nourries essentiellement de foin, est très doux. Durant la période estivale, lorsque les bêtes peuplent les alpages et mangent de l’herbe pâturée, son goût est plus fruité et plus prononcé.

J’aime beaucoup aussi le Reblochon qui est le fromage de la Savoie par excellence. Idéal en tartiflette, il se déguste également cru, simple question de goût. Celui vendu par Ramène ta Faiz est au lait cru et fermier.

Accord vin et Comté

Tout dépend l’affinage du Comté mais il faut un vin qui offre du volume en bouche. On peut naturellement proposer un accord de région avec un vin du Jura.

Un Comté affiné requiert un blanc avec de la texture et une belle persistance en bouche. Je pense aux Châteauneuf blancs et tout particulièrement la cuvée Le Traversier du Château Simian.

Accords vin et Beaufort

Fromage fruité et fin, il se marie bien avec un vin de Savoir bien sûr mais on peut tenter un accord plus original comme un Languedoc blancaromatique et ample, par exemple la cuvée Alvéoline du domaine Rouanet Moncélèbre.

Accords vin et Reblochon

Le Reblochon peut supporter un vin rouge mais, attention, peu tannique ! La cuvée Souvenirs à base de Gamay de Sylvain Badel pourrait se marier à merveille avec ce fromage ou encore la cuvée Irréductible rouge du Clos Roussely à base de Pineau d’Aunis.

Quel est le plateau de fromage idéal selon toi ?

C’est un plateau varié, où l’on retrouve des fromages avec des laits, des régions et des textures différents. Idéalement, il y a une progression dans la dégustation. Il faut commencer par des fromages crémeux, du Saint Marcelin ou du Saint Félicien par exemple. Ensuite une tomme de chèvre affinée ou pas, un brie de Meaux, éventuellement truffé mais seulement si c’est bien fait. Il faut aussi des pâtes cuites ou des pâtes pressées comme du Beaufort et du Comté et une pâte persillée, un bleu de Gex ou un Roquefort. L’avantage du Bleu de Gex c’est qu’il est parfumé mais ne pique pas.

Accord vin et Brie de Meaux

Avec un brie de Meaux, un champagne ou à défaut une méthode traditionnelle peut être un accord redoutable. La bulle permet de « dégraisser » la bouche et évite au palais de fatiguer tandis que les notes de levure du champagne accompagnent le brie avec beaucoup d’élégance. La cuvée Brut formula du domaine Rieflé pourrait sans doute soutenir un tel fromage.

Accord vin et bleu de Gex

Les accords les plus réussis avec les bleus sont sans conteste les vins liquoreux ou du moins les vins contenant de la sucrosité. Oscillant entre douceur et salinité, il faut des vins doucereux pour répondre à ces fromages.En outre, il existe un parallèle entre les moisissures de ces fromages obtenues grâce à l’humidité des caves et la pourriture dite « noble » qui se développe sur les raisins.

Avec un bleu de Gex, je suggère un Coteaux-du-Layon comme par exemple La cuvée Nouvelle confidence du Fief Noir.

L’interview vineuse du père Noël

Cher père Noël, merci de prendre un peu de temps pour nous parler de votre rapport au vin…
C’est normal, je suis un passionné, les bons vins sont indissociables de la nuit de Noël. Évidemment, ils figurent rarement sur les listes de cadeaux des enfants mais souvent sur celles des adultes.

Vous voyagez dans le monde entier, pouvez-vous nous donner quelques tendances de consommation ?

On produit du vin partout dans le monde et il existe de bons vins dans de nombreux pays.

Les vins italiens sont complexes et fabuleux mais il faut reconnaître que la France conjugue des savoir-faire et une diversité exceptionnels.

Quels vins ont vos faveurs ?

vins-avenir.fr/loire/#fief-noir(ouvre un nouvel onglet)

Avec la mère Noël, nous vivons au Pôle Nord où nous mangeons beaucoup de poissons. Les vins blancs ont donc ma préférence. Je les aime gras et ronds. J’ai un faible pour les Meursault mais j’ai récemment découvert les vins blancs de la vallée du Rhône qui ont beaucoup de caractère également, de la structure et de la matière. J’ai dégusté la cuvée la Louronne du Château Simian. Ce fut un vrai coup de cœur.
La mère Noël, elle, sait apprécier un petit coup de rouge, notamment ceux du Languedoc, la cuvée Alvéoline du domaine Rouanet Moncélèbre compte parmi ses favoris. Elle aime beaucoup aussi les vins de Loire, tout particulièrement le Cabernet franc, gourmand et charmeur, dans la cuvée Somnambule du Fief Noir.

Nous sommes également amateurs de spiritueux. Le soir, au coin du feu, en lisant les lettres des enfants nous dégustons souvent un Cognac Ulysse de la maison Drouet aux notes de vanille et de café.

Quant aux lutins, ces p’tits jeunes, ils aiment la bière. En ce moment ils se régalent de la bière bio Agora brassée dans le Ventoux.

Un accord mets et vins réussi pour les fêtes à nous conseiller ?

Au Pôle Nord nous pêchons beaucoup de saumon et nous le cuisinons en gravelax. Le poisson est frotté avec du sel et du sucre et laissé à mariner pendant plusieurs jours. Il est possible d’ajouter de de l’aneth et d’arroser avec un peu de gin. Celui de Cœur de cuivre est parfait, frais et légèrement poivré. Pour accompagner ce plat, il faut un vin tendu mais avec de la matière. Le Riesling Bihl du domaine Rieflé est idéal : puissant avec une belle salinité, minéral et de belles notes exotiques.


Que répondez-vous à vos détracteurs qui affirment que vous n’existez pas ?

Et bien, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir la foi. C’est un privilège. Moi j’avance que c’est plutôt le monde dans lequel nous vivons actuellement qui est irréel, pas moi !

Alors il vaut mieux parfois croire à l’incroyable et oublier la réalité.

Je dois vous laisser, j’ai du pain sur la planche.

Réjane Pouzoulas du domaine Wilfried

  1. Ton premier souvenir lié au vin ?

L’odeur de la cave, tous les soirs en rentrant de l’école. J’avais pour habitude d’aller dire bonjour à mon grand-père et cette odeur ne m’a jamais quittée. Ma fille m’a récemment dit la même chose…

  1. Ta plus grande émotion ?

J’ai eu plusieurs grandes émotions de dégustation mais je retiendrai la cuvée Pur sang de Didier Dagueneau en Pouilly Fumé et le Clos des Lambray en Morey-Saint-Denis. Deux très grands vins ! Pour des cuvées plus abordables, je partirai sur un Susucaru Rosso de Frank Cornelissen en Sicile ou un Vin de copains 2013 du domaine.

  1. Un millésime marquant ?

Chaque millésime a son importance mais un millésime qui m’a marqué au domaine et sur l’appellation Rasteau est 2012, une année marquée par la longueur des arômes et la finesse. Le début d’une réflexion : on peut faire des vins frais et fins dans le sud !

  1. Ta (tes) région(s) de prédilection ?

Toutes ! Impossible de choisir même si ma région de cœur reste bien sûr la vallée du Rhône. Je suis très admirative du travail des vigneron.ne.se de Bourgogne, du Jura, d’Alsace, de la Champagne… Quand je te disais que je ne pouvais pas en choisir une !

  1. Ton (tes) cépage(s) préféré(s) ?

J’aime beaucoup le Grenache lorsqu’il pinote pour son côté floral, le Pinot noir et le Poulsard. En blanc je partirai sur le Chardonnay et le Chenin.

  1. Que trouve-t-on dans ta cave ?

Dans ma cave personnelle, j’ai pas mal de vins de Loire (Jasnières,  Anjou, Saumur), des vins du Jura, quelques bourgognes et des champagnes. Et bien sûr des vieux millésimes du domaine.

  1. Une bouteille pour un repas en amoureux ?

Un coteaux champenois rouge.

  1. Une bouteille à ouvrir entre amis ?

Une seule bouteille ? À l’apéro je partirai sur un crément d’Alsace de chez Albert Boxler et la cuvée L’Uva Arbosiana, un Poulsard en appellation Arbois du domaine de la Tournelle.

  1. Une bouteille lors d’un repas de Noël ?

Un bourgogne avec un Gevrey Chambertin (c’est Noël, quand même !). Mais aussi un vieux millésime de Rasteau du domaine, c’est une tradition !

  1. Un vin à ouvrir dans dix ans ?

Un champagne. J’adorerais me constituer une cave avec de vieux champagnes ! Les arômes un peu oxydatifs et les champagnes vineux me plaisent beaucoup.

Le Grenache : une variété qui fait rimer puissance avec élégance

Le Grenache noir est originaire d’Espagne et compte aujourd’hui parmi les cépages rouges les plus plantés au monde. En France, il règne en maître dans le sud de la vallée du Rhône et il occupe une belle place en Provence, en Corse et dans le Languedoc.

C’est un cépage extraordinaire qui peut être vinifié seul comme en assemblage, en rouge ou en rosé. Il peut produire des vins de plaisir mais également de grands vins de garde. À Gigondas notamment, le Grenache apporte aux assemblages une grande aptitude au vieillissement. Gorgé de sucre à maturité, il est le cépage de référence pour l’élaboration des vins doux naturels du Roussillon. Pour Benoit Gil du domaine Monplézy, la variété dispose d’un autre atout indéniable du point de vue économique : « Même avec des rendements élevés, le Grenache peut produire des vins exceptionnels. Ce n’est pas le cas du Mourvèdre ou du Carignan ».

La variété est par contre délicate à la vigne. Thibault Kerhoas du domaine Delacroix Kerhoas, dont le Grenache représente environ 60% de l’encépagement, me le confirme : « C’est effectivement un cépage fragile, la peau est fine. En 2017, à cause de la coulure [résultat d’une mauvaise fécondation de la fleur de la vigne entraînant sa chute], nous avons perdu la moitié de la récolte ».

Toutefois il résiste particulièrement bien à la chaleur. Pour Benoit Gil c’est le cépage le plus prometteur du sud de la France : « si nous trouvons des solutions pour lutter contre le mildiou [une maladie cryptogamique, c’est-à-dire causée par un champignon] grâce à la recherche, il me semble que le grenache est idéal pour notre région. » Pour preuve la cuvée Gabrielle, fleuron du domaine, est un 100% Grenache, « issue d’une parcelle qui affleure la roche mère, aux rendements faibles et aux quantités limitées, mais qui produit un vin avec beaucoup d’élégance ».

Même constat de Mathieu Rabin du Château Juvenal, où le Grenache est également vinifié en mono-cépage dans la superbe cuvée Perséide : « Nous cherchons avec cette cuvée à mettre en avant l’essence de ce cépage. C’est une parcelle de vieilles vignes en coteaux orientée plein sud. Nous sommes extrêmement vigilants à la maturité des raisins. Parfois lors de la récolte ils sont légèrement sur mûris et il se dégage de la cuve une odeur caramélisée. Lors de la vinification nous faisons de longue cuvaison mais pas d’élevage en barrique pour ne pas maquiller le raisin ». Il en résulte une cuvée aérienne aux arômes de fruits rouges d’une grande délicatesse.

Dans le verre, tous s’accordent à dire que le Grenache donne des vins capiteux, peu acides, aux arômes de fruits rouges comme la framboise et soulignés par des notes d’épices douces comme la cannelle.

Reconnaissable à son port dressé et ses rameaux vigoureux, le grenache se prête particulièrement bien à la taille en gobelet comme c’est le cas à Châteauneuf-du-Pape (au domaine de la Porte rouge par exemple), cru célèbre dans le monde entier auquel il est souvent associé. Si les galets roulés sont la marque de fabrique de l’appellation, il existe un autre type de sol où le Grenache fait des merveilles : le terroir sablonneux du Château Rayas. L’expression du Grenache de ce domaine mythique est gravée dans ma mémoire comme l’une de mes grandes émotions de dégustation. Lorsque je travaillais au Château de Montfrin, le propriétaire Jean-René de Fleurieu nous a invité à déjeuner aux Vins de Nos Pères. Nous dégustions à l’aveugle les bouteilles qu’il avait choisies avec l’audace et la générosité qui le caractérisent (et la complicité d’Arnault Pringalle, le maître des lieux que nous avons interviewé). Après la première gorgée, un silence religieux s’est installé. Ovni époustouflant de finesse, j’ai d’abord cru à un Bourgogne. Mais on sentait une puissance comme domptée. C’était celle du Grenache. Je n’oublierai jamais cette émotion, décuplée une fois qu’il ôta la chaussette de la bouteille.

Pour des vins bien élevés

La plupart des bouteilles qui sont bues en France aujourd’hui sont débouchées peu de temps après avoir été achetées. Le consommateur de vin du XXIe est pressé et cette tendance ne devrait pas s’inverser à l’avenir puisque la génération Z, celle des moins de 25 ans, semble bouder les vins dits de garde. C’est en tous cas ce que j’ai pu constater en tant que formatrice.

Il est vrai que les urbains, majoritaires, n’ont souvent ni la place ni le lieu adéquat pour conserver des flacons plusieurs années. Il faut également admettre que les restaurants sont de plus en plus frileux à proposer des millésimes anciens à leur carte. Mais c’est aussi, il me semble, une affaire de goût. D’un goût qui se perd et dont j’ai la nostalgie.

Comprenez-moi bien : il faut de tout pour faire un monde et le mondo vino ne déroge pas à la règle. Je suis la première à succomber au charme des vins vifs, frais et légers, des vins accessibles qui offrent un plaisir immédiat. Mais je déplore que les vins complexes, ceux qui requièrent de la patience, soient oubliés. Pourquoi se priver de la diversité des styles de vins qui sont produits par des terroirs et des vigneron-ne-s tous différent-e-s les uns des autres ? La dive bouteille offre une infinité de choix en fonction du lieu, du moment, des convives, de l’humeur ou du plat. Si j’apprécie la « buvabilité » d’un rouge glouglou à l’apéro avec des amis, à l’inverse, le soir du réveillon de Noël, j’ai envie d’un nectar qui a traversé le temps, qui me racontera une histoire longue et complexe, dans lequel les arômes de fruits côtoieront ceux des sous-bois, de la truffe ou du cuir.

Ne passons pas à côté de la magie du vin, qui se niche dans le temps long. Une fois le jus de raisin devenu vin, commence son élevage, phase qui lui permet de se stabiliser, de s’intégrer, de se complexifier. Comme les enfants, certains vins ont besoin de plus de temps pour se révéler. Christian Chabirand, vigneron du Prieuré la Chaume, les appelle très joliment des vins de mémoire : « notre passion est dictée par une exigence de vérité, celle du temps qui permet à un vin tout au long de son élevage, d’exprimer sa minéralité, libérer son potentiel aromatique et affiner sa matière. Nous élaborons des vins qui sont l’empreinte d’un terroir, d’un climat et des êtres qui les accompagnent : ce sont des vins de mémoire. » Ces vins-là ne peuvent être dupliqués.

Étape et non finalité, l’élevage prépare les vins à la garde. Plus il est long, plus il faudra patienter avant de déboucher la bouteille, décision difficile puisque le vin, contrairement aux spiritueux, continue à évoluer dans son contenant de verre. Certains crus résistent si bien au temps qu’ils peuvent se transmettre de génération en génération. Luxe que n’offre aucun autre produit alimentaire à ma connaissance.

Un bon vigneron élabore des vins accessibles avec un juste rapport budget / plaisir, là où un grand vigneron conçoit — quand le terroir et le millésime le permettent —des cuvées d’exception, ajustant en conséquence les vendanges, les macérations et l’élevage. Intuitif et audacieux, il fait le pari, parfois risqué, qu’elles sauront rester dans les mémoires. L’objectif de ces deux types de vin n’est tout simplement pas le même. Les noms des gammes du domaine Monplézy sont éloquents : les vins gourmands et digestes se nomment « Plaisirs », là où les vins de garde et de fête sont appelés « Emoción ».

Alors que la performance, le jeunisme, l’immédiateté et la surconsommation sont aujourd’hui survalorisés, ne calquons pas les dérives de notre société sur notre rapport au vin, vecteur d’émotion si noble, si précieux et si délicat.

Un millésime deux milles vins chaud et précoce

Partout en France l’hiver a été doux et les raisins ont été récoltés très tôt. Après une première vague tout début août sur le pourtour méditerranéen et en Corse, les vendanges étaient lancées dans tout l’Hexagone dès le 20 du mois. Pour quels résultats ? Tour de France du millésime 2020 avec quatre domaines de la sélection Vins d’Avenir.

Dans la vallée du Rhône méridionale, les vignes ont souffert de gelées printanières. Elles ont provoqué la perte d’environ 25% de la récolte selon Pierre Chaupin, maître de chai au Château Simian. Un lourd tribut au gel qui est compensé par la qualité des raisins avec une maturité satisfaisante et de belles acidités. Des pluies salvatrices pendant les vendanges ont permis de gagner encore en fraîcheur.

Dans le Rhône Nord, les premiers coups de sécateurs pour les raisins blancs ont été donnés en août, tout début septembre pour les rouges, fait rarissime. L’excellent état sanitaire des vignes laisse présager d’un très beau millésime même si, là aussi, l’eau a fait la différence. Pour Valentin Belle, qui élabore des vins en appellations Hermitage et Crozes-Hermitage au domaine éponyme, tout le monde n’a pas été logé la même enseigne : « certains vignerons ont cruellement manqué d’eau ».

L’année aura mis les nerfs des vignerons bordelais à rude épreuve avec un printemps particulièrement difficile. La forte humidité a favorisé l’apparition du mildiou, une des principales maladies de la vigne qui peut entraîner d’importantes diminutions des rendements. « A plusieurs reprises nous avons pensé tout perdre et, finalement, même s’il a manqué d’eau en été, les raisins ne sont pas juteux mais concentrés » se rassure Monique Bonnet du Château Suau en appellation Cadillac, à une trentaine de kilomètres au Sud de Bordeaux. A défaut d’une grosse récolte, les efforts sont récompensés par de jolies cuvées. Les vins sont tanniques, colorés et très aromatiques, avec des degrés en alcool modérés.

Vendanges 2020 au lieu-dit Steinstück. © Instagram Riéflé wines.

A l’autre bout de la France, en Alsace, 2020 marque un record de précocité : les vendanges ont démarré le 25 août. Dans cette région aussi l’hiver a été particulièrement doux avec peu de pluies, le printemps chaud et l’été très sec. Heureusement, au domaine Rieflé, une série d’orages avant la récolte ont là encore permis de débloquer les maturités et de sauver le millésime. En outre, pour ne pas se laisser déborder par des vendanges trop étirées dans le temps qui aurait apporté des raisins surmûris, les frères Riéflé avait anticipé et gonflé leurs équipes de vendangeurs.

2020 devrait donc être un beau millésime, même si le réchauffement climatique frappe tout le pays et que l’extrême précocité des vendanges n’est pas bon signe. Dans l’ensemble des régions viticoles, nos interlocuteurs s’accordent à dire que l’agriculture bio, biodynamique et les bonnes pratiques agronomiques aident leur vignoble à s’adapter, avec des résultats dans le verre.

Au Château Simian et au domaine Rieflé, l’enherbement des vignes permet au jus de gagner en acidité malgré des millésimes de plus en plus chauds. 1% de matière organique supplémentaire apporterait 100 millimètres de pluie stockée en plus. En Alsace, où le profil des vins se doit d’être tendu et aérien, Paul et Thomas Riéflé réfléchissent aussi à un système de palissage qui garantirait plus d’ombre aux raisins. Sans oublier que la bio permettrait aussi à la vigne de mieux se défendre contre les maladies. Pour Monique Bonnet, qui a entamé la conversion du Château Suau en 2008, c’est une évidence : « la bio apporte une résistance aux maladies cryptogamiques plus forte. Nous nous en sortons souvent mieux que certains conventionnels. »

Restaurer, quoiqu’il en c(r)oûte

Le restaurant (de) Vincent Croizard est niché dans une petite rue nîmoise, caché, à l’abri des regards. Il s’agit pourtant de l’un des plus beaux établissements de la ville. Lorsque l’on pousse la porte, on accède à un couloir qui mène à la magnifique cour intérieure d’un lieu unique et intimiste. « On a cherché à créer un endroit où l’on se sent bien, où l’on est reçu comme chez des amis » m’explique Gisèle Croizard. C’est elle qui accueille les clients et qui sélectionne les vins qui accompagnent la cuisine extrêmement créative, toujours à base de produits locaux sublimés par l’inventivité et le savoir-faire de son chef de mari. Humble et discrète, elle se définit comme une conseillère en vin et non comme une sommelière. Pourtant, en dégustation, elle est précise et juste. La carte des vins fait la part belle aux petits producteurs, à l’agriculture biologique et la biodynamie. Elle a accepté de me parler de sa sélection et de cette période si particulière pour la restauration.

Comment est né le restaurant Vincent Croizard ?

Il s’inscrit dans la continuité de notre précédent restaurant, Le Darling, situé rue de la madeleine à Nîmes. Nous étions à l’étroit. Nous avons cherché pendant deux trois ans avant de tomber sous le charme du lieu. Nous voulions une atmosphère feutrée, accueillante mais sans « chichi ».

Ce n’est pas un restaurant classique. Pas de pas de porte ou de terrasse à l’extérieur. Est-ce que cela a été un handicap ?

Pas pour moi. Au contraire, nous recherchions un endroit intimiste, où les gens aient l’impression d’être invités chez des amis. Finalement nous les recevons chez nous car le restaurant est aussi notre domicile. La clientèle que nous nous avons acquis au fil du temps est sensible à cette ambiance.

En matière de vin, quelles sont vos préférences ?

J’ai une préférence pour les vins blancs fins, minéraux et frais. J’aime beaucoup les chenins de Loire ou, dans un autre style, les côtes du Roussillon/côtes Catalanes. En rouge, j’apprécie les vins digestes et aériens, ceux que je qualifie d’élégants. J’évite les vins trop démonstratifs.

Un accord met et vin particulièrement réussi ?

En ce moment à la carte nous avons un œuf cuit à basse température dans un bouillon de soja et potimarron à l’huile de noisette et pâte de cacao. Ce plat s’accorde merveilleusement avec le Crozes-Hermitage du domaine Belle. Le vin apporte de la matière et de la fraicheur, un beau fruit, sans tomber dans l’extravagance.

© Instagram Vincent Croizard.

Comment s’est passé le confinement ?

Nous avons mis en place un service de vente à emporter dont le succès nous a surpris. Avec toute l’équipe, nous avons été débordés. On ne s’y attendait pas !

Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons eu des demandes de la part de nos habitués mais nous avons également développé une clientèle que nous ne voyions pas d’habitude : des familles avec des enfants en bas âge qui n’osent pas venir au restaurant, des dames âgées qui ont peur de sortir seules le soir, etc.

Ce fut très constructif pour nous mais ce succès inattendu a aussi été un vrai défi : la vente à emporter entraîne d’autres contraintes, un gros travail de logistique à mettre en place.

Comment vivez-vous l’annonce du couvre-feu ?

C’est compliqué car il faut s’adapter au jour le jour, mais on s’y emploie ! Nous nous étions préparés psychologiquement à de nouvelles restrictions. Nous réfléchissons à l’organisation pour libérer notre personnel en temps et en heure. C’est évidemment très compliqué de mettre en œuvre un service du soir.

Comprenez-vous ces mesures ?


Oui et non. D’un côté il y a peut-être eu des abus, des gens qui ne portaient pas le masque par exemple. Mais de l’autre on a l’impression d’être tous mis dans le même panier alors que la mise en place des gestes barrières est beaucoup plus évident et réalisable dans un restaurant gastronomique que dans un bar dansant. Le problème c’est qu’il va y avoir un effet « boule de neige » à tout ça. La restauration fait vivre toute une économie de petits artisans, de vignerons. Tous sentiront la répercussion des mesures prises le soir.

Julia Marti, couper le mal à la racine (et ajouter des fleurs)

Le catalogue de Vins d’Avenir compte peu de spiritueux. Pourtant, même si je reste avant tout une amatrice de vins, je ne boude pas mon plaisir à la dégustation d’un bon whisky ou d’un joli cocktail. Mais la distribution des spiritueux est aujourd’hui complètement trustée par des grands groupes comme Pernod Ricard ou LVMH et l’incontournable Maison du Whisky, des interlocuteurs qui correspondent peu à la démarche Vins d’Avenir, où chaque nouvelle entrée est conditionnée à une rencontre humaine. J’avais donc presque renoncé à explorer cette piste.

C’était sans compter sur la gentillesse et le flair de David Garzino, propriétaire et gérant de la très chouette Cave conviviale à Vauvert.Il me conseilla de faire la connaissance de Julia Marti, une productrice de gin. « Vous allez bien vous entendre » affirma-t-il. Une femme dans le Gard qui produit seule des spiritueux ? Il n’en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité. Avec mes élèves, je suis allée la rencontrer et nous n’avons pas été déçus du voyage.


Julia nous a accueilli avec une grande générosité et elle a démarré la visite avec une distillation rien que pour nous.

Cette ancienne chimiste dans l’industrie pharmaceutique a changé radicalement de vie en 2016. Lassée de vendre du paracétamol, elle décide de produire des alcools sains et bons qui permettent de s’en passer un lendemain de soirée trop arrosée ! Pleine d’idées et de courage, Julia a lancé officiellement Cœur de cuivre il y a deux ans. Avec deux alambics traditionnels, de 1901 et 1906, elle distille essentiellement des vins et des bières. Autodidacte, elle mène ses distillations au nez en « contrôlant les chauffes à l’olfactif ». Joignant le geste à la parole, elle nous fait sentir l’odeur entêtante de dissolvant des premiers alcools à base de méthanol, « les têtes », qui sortent de l’alambic. Elle nous explique aussi qu’elle a créé « un réseau avec des vignerons bios voire nature car les arômes qui résultent de la distillation de leurs vins sont plus purs et abiment moins mon alambic. »

Place ensuite à la dégustation. Les étiquettes des bouteilles, modernes et graphiques, dépoussièrent l’image de la gnôle de grand-père. Julia nous les présente une à une avec fougue, passion et beaucoup de pédagogie. Il y en a pour tout le monde : des produits originaux à base de distillat de coquelicot aux indémodables « retwistés » comme le pastis ou le vermouth, en passant par des spiritueux dans l’air du temps comme le spritz. Mention spéciale pour le ChanGin’. Cette eau-de-vie bio « façon gin » est obtenue par une double distillation de vin de Saint Guilhem le désert, une IGP du Languedoc. Délicatement redistillée avec des baies de genièvre, des poivres, des baies roses et du gingembre, sa couleur bleue provient uniquement d’une macération de fleurs bleues, sans aucun additif ou conservateur. Ajoutez du tonic et sa couleur passe au rose !

Julia est membre du collectif Gouttes à Goûts, qui réunit l’Atelier du Bouilleur et la Distillerie Baptiste qui proposent de belles eaux-de-vie, des rhums élégants et bientôt un whisky. Tous sont signataires du « Manifeste de la Gnôle naturelle » qui définit ce qu’est une eau-de-vie naturelle : la recherche de la plus pure expression du fruit, de la plante, du légume ou du grain, du terroir et de la personnalité du distillateur ou de la distillatrice.

J’espère pouvoir vous faire déguster très vite ces belles trouvailles.

Célia Bédos, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles

Cela peut paraître fou mais lorsque j’ai rencontré Célia Bessonard il y a maintenant plus de dix ans, j’ai eu comme un flash. « Cette fille est LA fille parfaite pour mon frère » me suis-je dit. Elle a probablement dû me prendre pour une folle à l’époque, mais, aujourd’hui, ils sont mariés et parents d’une adorable petite fille. Alors, c’est qui la folle ?

Bon, tout ça pour vous dire que cela fait plus de dix ans que la trajectoire de Célia et la mienne se croisent et s’entremêlent. C’était une amie, elle est devenue ma belle-sœur et elle compte aujourd’hui parmi les partenaires de Vins d’Avenir qu’elle n’oublie jamais de solliciter lorsqu’elle construit un projet. Car en juin 2019, Célia, forte d’une expérience de douze ans comme salariée dans le monde du spectacle, a créé Décalez-vous !, dont l’objet est— je la cite— d’ « organiser, d’accompagner et de proposer la création de concepts décalés » en Aveyron, d’offrir aux professionnels et aux particuliers une « vision atypique » de l’évènementiel.

Ce que Célia ne dit pas, c’est qu’elle possède une zénitude, une positivité et une bienveillance aussi rares qu’indispensables dans son travail et bien utiles dans notre famille de Méditerranéen-ne-s…

Femme sensible et engagée, Célia donne à tous les projets qu’elle défend une couleur éthique et humaine. « Je choisis mes partenaires d’abord parce que ce sont des passionné-e-s, qu’ils ou elles prônent une démarche écoresponsable. Ensuite je mets particulièrement l’accent sur la transparence et, enfin, il y a forcément une dose de feeling pour valider mes choix. »

Et même si Décalez-vous !, comme tout le secteur culturel et évènementiel, a été lourdement impacté par la Covid-19, Célia a plein de projets. « Le secteur de l’évènementiel vit depuis mars dernier dans un flou rythmé par les annonces et les autorisations de rassemblement. L’adaptation est le maître mot mais l’ensemble de mes évènements de l’année 2020 ont été annulés ou, dans le meilleur des cas, reportés. Il faut s’adapter plus que jamais. Pour la rentrée je prépare des diners ludiques, des projets avec la restauration et bien sûr des mariages car la plupart ont été repoussés. »

Fine bouche, Célia ne boude pas son plaisir devant une bonne bière. « Je me réjouis de ces brasseurs locaux qui se développent depuis plusieurs années, il y a de belles découvertes à faire. » Et, côté vins, Célia penche plutôt pour les rouges. « J’aime les vins qui ont de l’intensité et qui sont aromatiques. Les bourgognes et les côtes du Rhône ont toujours été dans mes favoris. Dans le catalogue Vins d’Avenir j’ai un faible pour L’Affable du domaine Wilfried et la cuvée Cardinale de Sylvain Badel. »

Ami-e-s aveyronnais-e-s, n’hésitez plus !