Travail en cave et intervention humaine

Après les vendanges vient le travail en cave. C’est un moment capital, où le vigneron va avoir de nombreux choix à faire qui donneront une orientation précises aux vins.

Pour certains clients, les choix effectués à ce moment peuvent être rédhibitoires. Le vigneron utilise t-il des levures indigènes, du soufre, du bois? Pour ce qui me concerne, je me forge peu à peu une opinion mais ce qui me semble le plus important à mes yeux et la cohérence des choix du vigneron. C’est pourquoi je voulais partager avec vous les choix optés en cave par trois vignerons situés à des endroits différents dont le contexte n’est pas le même.

Le style du vin

Les premiers choix en cave du vigneron vont être dictés par des contraintes purement techniques. La taille de la cave, le nombre de cuves, la taille du pressoir, la maturité des cépages…
Plus le domaine est équipé, plus il va pouvoir faire des parcellaires différents . Eudes Gerardin du domaine Coste Moure situé aux pieds des Cevennes, l’explique très bien. « Pour nos blancs le Macabeu est un cépage précoce que nous récoltons en août, tandis que la clairette, pur cépage rhodanien, murit plus tardivement. Je n’ai pas encore la possibilité de les presser séparement alors après la récolte des Macabeu, ils patientent au frigo, le temps que la clairette soit prête et nous faisons nos presses pour la cuvée en blanc et la cuvée en rosé ». Sur les cuvées en blanc et rosé, Eudes cherche à installer un style élégant et ciselé, sur le rouge le travail est un peu différent le vigneron revendique un équilibre délicat entre un vin fin et avec une belle matière apte au vieillissement. Bref ce tout jeune domaine cherche dans ses choix en cave à installer un style et une signature . Au domaine Si le vin dans la Vallée du Rhône septentrionale, Sylvain Badel proccède différement. « Je n’ai pas de feuille de route au préalable, je m’adapte au millésime, à la maturité des raisins à l’état de la vendange, je goûte, et c’est en fonction de tous ces paramètres que je vais prendre des décisions.

Quand à Vincent Roussely du Clos Roussely il se positionne entre les deux :« Pour les vins blancs les clients recherchent des sauvignons de Loire avec de la fraicheur, du fruit et de la pureté. (Seul pas de côté la cuvée Irréductible) On se doit de cultiver ce style. En revanche, sur les vins rouges on peut se permettre un peu plus de fantaisie et lorsque les vins sont plus riches qu’à l’accoutumé c’est plutôt une bonne nouvelle »

Les levures.

La fermentation du vin démarre sous l’action des levures qui transforment le sucre en alcool. Les levures sont naturellement présentes sur le raisin, notamment sur la peau du raisin. Le vigneron peut choisir de démarrer la fermentation avec les levures naturellement présentent dans le raisin, où d’ajouter des levures achetées dans le commerce. Là encore chacun proccède selon ses convictions. Au Clos Roussely, le domaine est conduit dans le respect de la biodynamie, le cahier des charges impose l’utilisation de levures indigènes . Au domaine Coste Moure, Eudes croit lui aussi qu’il est préférable d’utilisation les levures indigènes issues des raisins du domaine. « Je ne crois pas que ce soit les levures qui en elles-même transmettent le goût du terroir, en revanche il me semble que des levures du commerce auront toujours un goût plus standardisé que celles issues du raisin du domaine. C’est pourquoi à Coste Moure, nous réalison des pieds de cuve. »(Le domane isole le vin dans un petit contenant ce qui permet d’augmenter considérablement la quantité de levures et de permettre ensuite d’ensemencer toutes les autres cuves avec les levures issues des raisins du domaine. ) Même méthode au Clos Roussely « On étudie les levures qu’on laisse proliférer dans des petites cuves de 60 litres. On est vigileant au développement des mauvaises bactéries qui peuvent abîmer le vin comme l’acidité volatile. (C’est le grand risque avec les fermentations spontannées). On sélectionne ainsi les environnements les plus stables et on les utilise pour ensemencer d’autres cuves. » En revanche au domaine Si le vin la règle est différente. « Là encore tout dépend du millésime. Cette année, j’ai perdu beaucoup de raisin à cause de la grêle, du mildiou mais aussi de brulures sur le raisin. Je ne peux pas me permettre de prendre des risques qui pourraient compromettre le reste de ma récolte, c’est pourquoi j’utilise des levures exogènes sur les blancs et indigènes sur les rouges. » Il faut préciser également que le travail en cave n’est souvent pas le même sur les vins rouges que sur les vins blancs. Les vins rouges subissent une macération avec la pellicule du raisin qui contient notamment les tannins du raisin, anti-septique et anti-oxydant, ils sont donc naturellement plus protégés que les vins blancs. Cela conditionne les choix des vignerons notamment dans l’utilisation du soufre ou dans la filtration du vin.

Le soufre

Sur ce point tous sont unanimes, mieux vaut un peu de soufre, que des vins déviants avec des défauts. Au domaine Coste Moure les doses sur les rouges sont minimes et un peu plus importantes sur les vins blancs. Même constat au domaine Si le vin « Je ne sulfite quasimment pas les rouges mais en revanche, sur les blancs là encore je ne peux pas prendre de risque, alors j’en mets un peu plus .» Au Clos Roussely aussi le soufre est utilisé avec parcimonie « Globalement plus de soufre dans les vins blancs que dans les vins rouges. Sachant que dans le cahier des charges demeter les doses de soufre avoisinent les doses pronées dans le cahier des charges vins méthode nature. » Toutefois la cuvée Irréductible blanc là encore est une exception puique ce vin est vinifié sans ajout de soufre est contrairement à beaucoup de vins natures en blanc qui ont du mal à être stable . Il est d’une exceptionnelle pureté et netteté et ce sur chaque millésime que j’ai eu l’occasion de déguster.

L’élevage

Une fois les fermentations terminées, arrive le temps de l’élevage. Certains vins n’en subissent pas et sont mis en bouteilles et commercialisés peu de temps après . C’est notamment le cas des vins rosés, des vins rouges légers et de certains blancs qui passeront de la cuve inox à la bouteille. Pour d’autres vins plus ambitieux le vigneron va utiliser toute sortes de contenants pour assouplir et parfois aromatiser certains vins. C’est le temps de l’élévage.

Pour Eudes pas d’élevage sur la cuvée en blanc, « Nous sommes dans une région où les vins blancs peuvent facilement être lourds. Je préfère travailler la fraîcheur sur cette cuvée qui naturellement comporte de la structure. En revanche sur les rouges, nous expérimentons environ 30% du volume elevé en barrique. Ce ne sont pas des fûts neufs le but est simplement d’assouplir le vin et d’apporter de la rondeur » Pour Vincent pas d’élevage en barrique, sur les blancs non plus puisque là aussi on recherche la fraicheur . En revanche l’élevage sur lies totales pendant tout le temps de l’élevage en cuve. « Pour la cuvée Chenonceau qui la cuvée le plus haut de gamme, cela revient à un contact de plus de 10 mois avec les lies, qui apporteront au vin matière et arômes » Là encore une exception toutefois sur la cuvée Irréductible. Le punk de la gamme, une partie du vin est vinfié et élevé en jarre de grès, une autre partie élevée en fût de chêne et pour le troisième tiers en cuve inox. «  Pour les rouges c’est seulement la cuvée de rêve de gosse qui est élevée en fût. » Pour Sylvain Badel qui produit du Saint Joseph, du Saint Jospeh blanc et du Condrieu les prérogatives sont différentes, il faut des vins aptes au vieillissement, structurés et suffisement riches. « Le condrieu est vinfié sous bois dans des demi muids, ce sont de gros contenants qui vont assouplir délicatement le vin et le saint Joseph blanc lui subi un élevage avec du demi muid et de l’amphore. Pour les rouges là aussi seules les cuvées en saint joseph subissent un élevage »

Il existe bien évidemment de nombreux autres paramètres en cave qui peuvent influencer le style des vins. La fermentation malo lactique, la durée des macérations et le style, l’égrappage, la filtration… J’ai choisi de détailler ces trois là car ce sont celles qui déclenchent le plus les passions. J’espère vous avoir convaincu avec cet article qu’il n’y a pas UNE vérité mais plusieurs réalités différentes qui dépendent du contexte du vigneron et du millésime.

Chloé et Sébastien Balard père et fille au service du goût

 Sébastien Balard est sommelier de métier, propriétaire et chef du restaurant le Relais du Mont le Viaur situé à Saint André de Najac. C’est en 2017  qu’il décide d’ouvrir dans la petite ville de Villefranche de Rouergue la cave du Mont le Viaur, joli magasin de vin où se côtoient les découvertes viticoles qu’il a faites au long de sa carrière de sommelier et des nouveautés . Sébastien fait preuve d’une grande curiosité dans le choix de ses vins mais  il met toujours un point d’honneur à valoriser le rapport qualité prix. Il est également tout particulièrement attaché au respect de la nature, une grande partie de la sélection est d’ailleurs en bio et biodynamie.  C’est à Chloé, sa fille qu’il a transmis le virus du vin et qui aujourd’hui après une formation solide en viticulture et œnologie tient les rênes de la cave du Mont le Viaur.
 

Je suis toujours touchée, de voir des familles travailler main dans la main et particulièrement attentive à toutes les jeunes femmes qui intègre ce milieu du vin. 

Tous deux ont accepté de réponde  à mes questions sous forme de portrait chinois.

Si vous étiez un vin rouge ? Sebastien : Chateau Margaux Chloé : Volnay Bitouzet Prieur

Si  vous étiez   vin blanc ? Sebastien : Riesling Dr Loosen Chloé : Beaune Clos st Landry 

Si  vous étiez un  vin pétillant ? Sébastien : Montlouis sur Loire Chloé : Méthode Gaillacoise

Si vous étiez   un accord mets et vin ? Sebastien : Vin blanc de Bourgogne et Truffe Chloé : Fromage et vin blanc 

Si  vous étiez   un vin d’un autre pays ? Sebastien : Opus One Chloé : Naoussa Vieille Vignes (Grèce)

Si  vous étiez   une bière ? Sebastien / Chloé : blonde

Si  vous étiez   un spiritueux ? Sebastien : Poire Brana Chloé : Mentheuse 

Si  vous étiez   une appellation ou une région viticole ? Sebastien : Sud Ouest Chloé : Côtes du Rhône 

Si  vous étiez   un vin du Languedoc ? Sebastien : Corbières  Chloé : Terrasses du Larzac

Si vous étiez  un dessert ?  Sebastien : mille feuille Chloé : tarte aux fraises


Si  vous étiez  un fromage ?
Sebastien : Roquefort  Chloé : Morbier

Si vous étiez  un moment de dégustation ? Sébastien : un apéro en bord de mer Chloé : un repas en famille pendant les fêtes  

Si  vous étiez   recette de cuisine ? Sébastien : poêlée de cèpes Chloé : une quiche Lorraine 


Si  vous étiez  une spécialité ? Sébastien : garbure  Chloé : galette de blé noir 

Si  vous étiez   un cépage ? Sébastien : riesling  Chloé : syrah

Le crumble aux pommes (du jardin!)

Ingrédients

7 à 8 grosses pommes

200 grammes de farine

125 grammes de beurre

125 grammes de sucre

Nettoyer, éplucher et couper les pommes en quartier.

Les faire revenir avec du beurre et un peu de cassonade jusqu’à ce que les pommes se démontent.

Pendant ce temps sortir le beurre du frigo et bien froid le couper en morceau puis le mélanger à la farine et au sucre.

(Si comme moi vous avez dans votre jardin des noix ou des noisettes vous pouvez en broyer deux à trois poignées et les mélanger à la pate.)

Beurrer un moule, étaler les pommes, puis la pâte à crumble par dessus.

Laisser cuire 20 à 30 minutes à 200°

Déguster tiède.

Accords met et vins

A déguster avec un vin blanc de préférence aromatique et acidulé qui rappellera les arômes de la pomme.

La cuvée Dis moi oui 100% chenin sera un bon compagnon de route avec ses notes acidulées et une légère sucrosité.

Une belle bouteille de cidre doux ou même brut peut avoir une belle résonnance avec ce dessert doux et sucré. Le Mas Daussan aux portes de la Camargue propose des cidres de belle qualité en biodynamie.

2023 Un millésime prometteur et encore incertain

crédit photo Domaine le roc

Chaque année les vendanges sont un moment déterminant pour le vigneron. C’est à la fois un rendez-vous régulier mais aussi un moment qu’ils ne peuvent pas se permettre de rater. Le fruit d’une année de labeur.  » Des vendanges ont en fait 40  dans une vie, c’est beaucoup et peu à la fois. » m’a un jour dit un vigneron.

C’est une période très intense. Avant de commencer,  il s’agit de savoir quand récolter. Ni trop tôt. Ni trop tard.

Pendant, il faut être méthodique et tenir compte des contraintes techniques et météorologiques qui peuvent compliquer l’affaire jusqu’au bout.

Après, il faut veiller à ce que le travail en cave se passe judicieusement vienne compléter, et mettre en relief habilement le millésime de l’année.

Car l’enjeu d’un vigneron est de refléter le millésime, tout en restant fidèle au style de la maison. C’est un exercice délicat.

Voici donc un panorama des premières réactions des vigneron-nes au quatre coins de France.

Pour Audrey Rouanet ces vendanges ont une saveur particulière. En effet, elle a décidé de voler de ses propres ailes, et de s’affranchir du giron familial « Ce sont des vendanges transitoires pour moi. J’ai seulement des petites parcelles à vinifier, je n’ai pas commencé car ce ne sont que des cépages tardifs (cinsault, syrah, carignan). Pendant ce temps j’aménage mon nouveau chai. Mais cette année, a été un beau millésime chez nous, bien que particulier. Nous avons eu des épisodes de pluies et de belles journées. »

Dans la Loire, en Anjou, au domaine du Fief Noir, les pluies des mois de mai et juin ont demandé beaucoup de vigilance face aux maladies, notamment le mildiou, un champignon qui apparait avec l’humidité, qui attaque d’abord les feuilles puis les baies , dessèche la vigne et se propage. « Mais finalement le climat tempéré que nous avons eu a permis une vigne équilibrée avec de belles quantités cette année. Nous sommes satisfaits et nous attaquerons les vendanges vraisemblablement semaine prochaine » M’explique Alexis Soulas.

A Bordeaux en revanche, 2023 signe le retour du mildiou . Pour Véronique Barthe au Château d’Arcole, les conditions météos ont été rudes. « En plus d’un climat naturellement océanique, nous avons eu beaucoup d’orages. Cela crée des situations très disparates en fonction des parcelles touchées ou pas. Pour les cépages très sensibles au mildiou, notamment le merlot, cela pose de gros problème de rendements. Bien inférieur à la moyenne. » En revanche en blanc cela s’annonce très très joli. Elle poursuit philosophe: » Après, quand on travaille en bio ou en biodynamie on sait bien que lorsqu’il y a des millésimes moins cléments c’est plus difficile (pas de correction par la chimie possible) . C’est le jeu et c’est aussi ce qui justifie le fait que le bio soit un peu plus cher. On peut avoir de lourdes pertes.

Quant à la Bourgogne, cette année pas de grêle, d’humidité ni de sécheresse excessive. Au domaine Chapelle on se réjouit: « Le millésime s’annonce beau tant en qualité qu’en quantité, nous commencerons mercredi prochain les vendanges. En espérant qu’il ne pleuve pas pendant  » On devrait cette fois avoir un peu de vin à vendre!

L’année dernière la sécheresse avait posé problème a de nombreux vignerons « Cette année nous n’en n’avons pas trop souffert, nous avons bien travaillé les sols pour capter un maximum d’eau m’explique « Amélie du Mas Baudin, où les vendanges ont débuté avec les blancs et où là aussi malgré quelques problèmes mécaniques la qualité semble être au rendez-vous.

Un plus loin dans la Vallée du Rhône à Chateauneuf, le discours n’est pas tout à fait le même. « Nous n’irriguons pas et la vigne avait soif. Les pluies de ces derniers jours ont fait du bien mais perturbent les maturités, nous venons de faire une étude de grain. On aime récolter quand c’est bien mûr alors on est encore dans l’expectative quand au départ des vendanges. » M’explique Caroline du Domaine de la Jaufrette.

On croise donc les doigts pour que les vendanges se déroulent sans accroc . La suite à venir avec le travail en cave.

Dix pépites à moins de 15 euros

La cuvée Chardonnay , domaine Coursac 11€ ttc

Un chardonnay, rond et floral mais aussi bien juteux. C’est une cuvée nature vinifiée sans sulfite

Où le trouver ?
À la guinguette Alegria bien sûr!  Présente encore jusqu’au 12 août sur les berges du Lac du Val de Lenne à Baraqueville vous y trouverez une jolie sélection de vins d’Avenir.

L’Éveil du Loup rosé , domaine Coste Moure 9,50€ ttc        

C’est le rosé  inattendu de l’été. Un rosé très clair d’une grande délicatesse. Conçu un peu comme un vin blanc, ce vin à suffisamment d’élégance pour accompagner vos repas d’été.

Où le trouver? Au Cap Mas à la Capelle Masmolène tenu par Fanny et Joris cet endroit perché dans les collines est un havre de paix où vous pourrez boire une belle sélection de vins réalisée par Fanny accompagné de délicieux plats concoctés par Joris.

La vigne d’Albert, domaine Albert De conti 11€ ttc

Incontournable de la sélection, la vigne d’Albert est un vin juteux et gourmand, cuvée parcellaire issue de vieux cépages autochtones. C’est une cuvée à boire sans modération avec toutes les grillades de l’été car là aussi c’est un vin sans soufre.

Où le trouver? Dans la superbe cave nîmoise raisin social club tenue par Nicolas Chevrier. Véritable caverne d’Ali baba vous y trouverez une très belle sélection de vins natures et de bières.

Se canta blanc , domaine Rouanet Montcelebre 8,50€ ttc

100% colombard, cette cuvée est une véritable gourmandise acidulée, exubérante et très aromatique elle ravira tous vos moments d’apéritif.

Où la trouver?
Au Marions- Nous,  le merveilleux bar à Tapas de la place des carmes à Avignon tenu par la pétillante Marion qui propose de jolis flacons et une carte des tapas aux petits oignons.

Calcaire nord orange, domaine Monplezy 11,50 € ttc

Un vin orange délicat 100% vermentino à boire avec une jolie salade composée.

Où le trouver? A La Mère Minard à Saint Quentin la Poterie, en plus d’être un très joli village vous y trouverez cette cave sur la place du marché où Ilan, le maître des lieux partagera avec vous ses coups de cœur. Si vous cherchez des “étiquettes” passez votre chemin, des vins de producteurs uniquement dans cet établissement.

L’échappée, domaine du Fief noir

Cuvée 100% chenin assemblage de différentes parcelles, ce vin est un bel équilibre entre un nez fruité et une bouche tendue. Un vin précis et racé.

Où le trouver? A déguster dans le très bel établissement ruthénois de Luc Pourrat et Chloé Tatin, La Maison où dans une maison des années 30 vous pourrez l’accompagner de délicieuses” tapassiettes” dans un cadre chaleureux et raffiné.

Le Côte du Rhône, Domaine Delacroix Kerhoas 10€ttc

Là aussi une valeur sûre de la sélection qui se veut cette année gouleyant à souhait avec des tanins d’une grande finesse. 

Où le trouver? Vous le trouverez au Pesquié la guinguette associative de Castanet dans l’Aveyron, où il s’accordera parfaitement avec des tripoux aveyronnais.

Dans tes rêves, Pas de la Dame 12€ ttc

C’est le Malepère du Pas de la Dame qui a changé de nom et nous fait rêver un peu plus. Fidèle à la tradition de la région ce vin est un assemblage de cabernet franc et de merlot avec une large palette aromatique de cerise, cassis, poivre et des tanins fins.

Où le trouver? Aux saveurs des vignes , la cave d’Yves Puech à Bozouls, tenue par Didier Vieillescazes qui travaille à l’instinct et déniche des petites cuvées à tous les prix et de tous les styles.

Arleso Blanc, Mas Baudin 8,5€ ttc

Grand classique de l’été, arleso blanc me surprend toujours par l’équilibre entre un nez complexe et aromatique et une bouche fraiche où se déploie tension et salinité.

 Où le trouver? A Uzès au Pot de vin, très jolie cave cachée derrière un magasin de poterie du même nom.
Vous découvrirez  les Pots d’Uzès et si vous poussez un peu plus loin derrière un joli patio se cache une cave magique en sous sol où vous serez conseillé par Jean-Pierre qui vous proposera une sélection où se mêle références pointues et petits producteurs.

Au domaine de Coursac: audace et transmission

Le domaine de Coursac est situé à Carnas au cœur des Cévennes entre l’Hérault et le Gard. C’est David Codomié actuellement associé à son fils Morgan Codomié qui a crée de toute pièce le domaine. David est petit fils de vigneron mais son père n’avait pas souhaité reprendre et le domaine avait été vendu.

L’exploitation compte aujourd’hui 34 hectares de vignes réparties sur deux terroirs bien différents. Un sol de gravettes, des petits cailloux très drainants et un terroir plus argilo calcaire. La particularité du terroir de Carnas est sa fraicheur « Probablement car nous sommes situés entre deux collines ce qui fait un courant d’air frais. C’est un inconvénient lorsqu’il gèle mais à l’heure du réchauffement climatique c’est plutôt un avantage qui nous permet de faire des vins équilibrés. »Comme ce viognier gastronomique prévu pour la fin d’année.

Alors qu’il poursuit une autre activité professionnelle, David a l’opportunité d’acheter en 1998 ses premières vignes à Carnas. Deux hectares à proximité de son domicile. Puis dans les années 2000 une grave crise viticole touche la région et David, petit à petit, rachète des terres viticoles aux alentours. Il continue par ailleurs son activité professionnelle et n’exploite pas le raisin lui même mais via la cave coopérative de Corcone.
C’est seulement en 2008 qu’il décide de se consacrer tout entier au métier de viticulteur mais à cette époque la cave coopérative de Carnas fusionne avec la cave de Corconne. « Cela ne s’est pas bien passé, ça a duré plusieurs années puis en 2013 cela s’est soldé par un divorce, la cave a été dissoute. D’autres sont partis dans d’autres caves coopératives mais moi après un divorce. Je ne me remarie pas. J’ai décidé de monter une exploitation indépendante ».
Le domaine est engagé dans une viticulture biodynamique, lorsque je l’interroge sur les raisons de ce choix David m’explique : « J’ai pris en 2004 un congés formation pour mieux me former au vin. J’ai fait une formation d’un an à Bagnols-sur-Cèze, et mon professeur était une biodynamiste. Elle m’a convaincue.  J’aime beaucoup la philosophie biodynamique qui n’est pas une course aux rendements. Cette année par exemple nous faisons face à cause de l’humidité du printemps à de fortes attaques de mildiou. Bien sûr il y aura des pertes, il faut savoir prendre ce que la vigne nous donne. Je remarque par ailleurs , que ma vigne parvient quand même à mieux s’auto-défendre que certains voisins en agriculture conventionnelle. »

Pour David la biodynamie s’exprime aussi dans le verre « Je constate une pureté de fruit assez magique, le vin n’est pas maquillé. J’ai également pu observer combien la mise en bouteille lors des jours fruits (certains jours dans le calendrier biodynamiste sont qualifiés de jours fruits. ) était primordiale et impactante sur la qualité du vin»

Pour autant David se refuse a écarter la modernité. « Pour moi la biodynamie doit se conjuguer avec une utilisation astucieuse des progrès de la technologie. Je regrette que pour certains, la biodynamie soit une sorte de retour en arrière. J’ai misé sur un chai où se conjugue différents contenants et je n’hésite pas à expérimenter de nouvelles techniques .Je ne prétends pas avoir les réponses mais plus j’avance dans les connaissances techniques que je peux avoir plus je me pose des questions »

Curieux et audacieux, David n’hésite pourtant pas à prendre des décisions fortes pour appliquer les principes auxquels il croit. «  J’ai beaucoup travaillé ma réflexion autour des levures indigènes par exemple. Pendant les vendanges quelqu’un est dédié exclusivement à la réalisation des pieds de cuve. Et les années passants , j’identifie de plus en plus finement les parcelles qui auront les levures les plus fermentaires. «  Son engagement n’est pas seulement environnemental mais aussi sociétal. «  Les saisonniers qui travaillent dans mes vignes sont les mêmes chaque année. Je les paye correctement et je fais en sorte qu’ils s’épanouissent dans leurs missions »

David met également un point d’honneur à produire des vins à des tarifs accessibles. «  Le vin c’est le partage il faut qu’il y en ai pour tous » Résultat une gamme avec des vins au rapport qualité/prix particulièrement avantageux (entre 8€ et 10€ ttc pour des vins en biodynamie et dont certains sont produits sans soufre)

Lorsque je l’interroge sur ces projets à venir, la suite à un nom : Morgan, son fils. David évoque avec moi le bonheur qu’il prend a travailler avec lui. Et à travers ses mots c’est la fierté du père qui perce et me touche. « Il est encore très jeune (Morgan a 21 ans) mais on prend toutes les décisions ensemble. Je ne néglige pas sa parole car pour moi il est l’avenir. Il a embrassé les aspects techniques de ce métier de façon assez pointue. Il ne lui reste plus qu’à développer la partie commerciale. »

Les goûts et les couleurs…du vin

Ce que l’on considère comme nos préférences alimentaires est en fait le fruit de notre éducation, notre culture et notre environnement . Dans le vin comme ailleurs, il existe aussi des modes qui participent grandement à forger nos choix. 
Pour autant, de vrais différences de goûts persistent entre les êtres humains. Et c’est mieux ainsi. Depuis mon déménagement du Gard vers l’Aveyron j’ai été particulièrement surprise de constater que deux départements limitrophes, si proches, pouvaient présenter des profils de consommateurs si différents. C’est pourquoi ce mois-ci, j’ai mené l’enquête pour trouver des explications à ces spécificités gustatives.
Alors qu’a Nîmes ou Avignon les vins blancs ne cessent de gagner du terrain, dans l’Aveyron, les vins rouges ont encore la part belle «Cela change, il y a dix ans on vendait, 80% de vins rouges et 20% de vins blancs, aujourd’hui, je dirais que la répartition est plutôt 65% de rouge et 35% de blancs » m’explique Didier Vieillescazes, caviste aux Saveurs des vignes à Bozouls. Si je compare avec mes ventes de vins dans le Gard c’est effectivement plus contrasté que pour Didier.
A Nîmes, Uzès ou Avignon, même si les vins les plus demandés sont encore les vins du Languedoc et de la Vallée du Rhône, la demande s’oriente de plus en vers des vins plus légers, plus faciles à boire, pour l’apéritif ou pour l’été notamment. Les vins plus riches, plus tanniques sont de plus en plus réservés aux belles occasions et pour un accord mets et vins spécifique avec des plats mijotés ou des gibiers.

Certains esprits chagrins diront que c’est une mode. Les vins glouglous sont venus de Paris et ne sont pas encore arrivés en Aveyron, terre rurale et reculée. Effectivement, les vins rouges dits légers, fluides sont une tendance récente très connexe de la mode des vins dits natures. En effet, les vins sans ou avec très peu d’ intrants, sont pour la plupart des vins destinés à une consommation rapide. L’inverse donc des vins de garde structurés et tanniques. Pour autant cette explication me semble insuffisante et légèrement méprisante. Et puis n’oublions pas que les bistrotiers parisiens sont finalement pour beaucoup des Aveyronnais partis à la conquête de la capitale !

Pour Florian Falguières, caviste aux Vins Falguières, à Rodez, cela s’explique par le climat « Dans le Midi, les températures connaissent des augmentations spectaculaires, les gens ont donc envie de plus de vins rafraichissants ». Effectivement, le climat aveyronnais reste plus rude et lorsqu’il fait froid, on se tourne vers des vins plus chauds.

En effet les Aveyronnais(es) recherchent des vins plus riches, plus denses. J’ai été épaté de voir que lors de dégustations professionnelles, pour préparer les cartes d’été des restaurants, les clients préféraient tous des vins rouges avec de la concentration. Pire les vins plus frais, légers, ne sont pas seulement moins consommés mais carrément jugés moins bons. Pour Didier l’explication se situe aussi au niveau des habitudes alimentaires « Nous sommes un pays d’éleveurs, ici nous mangeons beaucoup de viande et pour l’accompagner ce sont des vins rouges puissants. Cela s’est ancré dans nos habitudes alimentaires et donc de consommation. »

Pour Léa Desportes formatrice de la très pointue Ecole des Sens https://lecoledessens.fr/  même son de cloche qui l’explique scientifiquement « Un des facteurs à l’origine du goût prononcé des Aveyronnais.e.s pour les vins rouges très tanniques est à chercher du côté de l’assiette. La cuisine riche de la région, particulièrement les plats de viande, fait bon ménage avec ce type de vin. En effet, les tannins sont des composés végétaux, aussi appelés polyphénols, qui ont la capacité de précipiter les protéines de la salive. Ce phénomène provoque en bouche une sensation de rugosité. Alternée avec l’ingestion d’un mets gras, cette astringence supprime l’impression de lubrification laissée par le gras dans la bouche, tel un « nettoyeur de palais .Il ne faut jamais oublier que le précieux nectar est fait pour être bu à table et les accords mets et vin participent à la construction du goût. »   Cette dichotomie révèle un aspect particulièrement riche et intéressant de notre métier, il ne s’agit pas seulement de vendre du vin mais de vendre le bon vin à la bonne personne et au bon endroit.

Le domaine Pascal Lambert: Pionniers de la biodynamie au service de leurs terroirs

J’ai découvert le domaine Pascal Lambert, au salon Biotop à Montpellier, il s’agit d’un salon off en marge du salon millésime bio. Plus petit et assez pointu, notamment avec beaucoup de domaines portant des vins dits natures. Malheureusement, ce jour là, j’ai goûté énormément de vins déviants mais au milieu de tout cela le domaine Pascal Lambert qui produit des vins de chinon purs, nets et construits. J’ai tout de suite eu envie de travailler avec le domaine.

Aujourd’hui je suis heureuse de vous en apprendre un peu plus sur ce domaine qui est devenu en une trentaine d’années seulement, une référence dans le monde de la biodynamie ligérienne.

Parti de rien, c’est en 1987 que Pascal Lambert s’installe au dessus du village de Cravant-les-Coteaux, avec sa femme, son chien et sa caravane. Il réussit à récupérer au départ 5 hectares et construit son chai. Les premières années sont difficiles, mais assez rapidement Pascal fait le choix de produire des vins pointus en travaillant sur des terroirs sélectionnés et des élevages aboutis capable de mettrent en avant les sélections parcellaires.

Pour cela, il n’hésite pas à aller chercher des terroirs qui l’intéresse. Il complète les sols de plaine alluvionnaires de Cravant-les-coteaux en faisant l’acquisition de nouvelles vignes à Chinon, des calcaires à silex ou encore des calcaires jaunes réputés pour être de grands terroirs. Parallèlement, il affine sa vision de la viticulture et souhaite rapidement, dès les années 90, se tourner vers une autre culture. Il commence, dès cette époque à supprimer les désherbants et les insecticides, c’est en 2005 qu’il est certifie en agriculture biologique et à la fin des années 2000 qu’il passe en biodynamie. A ce moment là, le domaine connaît une véritable croissance tant dans sa taille que dans sa notoriété. Il est aidé par les salons renaissance de Nicolas Joly et le Grenier Saint Jean qui s’opposent aux grands salons du vins de l’époque, et font de la Loire et de certains de ses vignerons une région pionnière dans la viticulture bio et biodynamique.

« Il faut dire que Pascal Lambert croit beaucoup au pouvoir du collectif, il s’engage et se syndicalise. Jusqu’à il y a peu, il était l’administrateur de la Levée de la Loire. Aujourd’hui nous avons créé une association  avec d’autres domaines biodynamistes pour mettre en commun les préparations» m’explique Eric Taunay responsable commercial de l’exploitation depuis dix ans qui s’est fait une place au milieu de la famille Lambert. C’est assez rare un commercial qui reste aussi longtemps dans un domaine. Lorsque je l’interroge, Eric me répond avec franchise « Je m’y sens bien, je peux toucher à d’autres aspects que le commercial pur et ici il y a une philosophie très humaine. Nous avons par exemple un potager commun que nous partageons avec d’autres salariés. Pascal a un fort caractère mais c’est quelqu’un de curieux, ouvert. C’est plaisant. »

Petit à petit Pascal imprime sa forte personnalité dans ses vins . Il affine également les conditions d’élevage des vins. «Il y a 15 ans l’élevage c’était principalement du bois, aujourd’hui on trouve des amphores, des cuves ovoïdes, du grès qui permettent des échanges très intéressants entre le vin et l’air »

Aujourd’hui la gamme compte treize cuvées, sept terroirs différents et de nombreux contenants en bois en terre en ciment ou encore en inox. Cette gamme large permet de trouver des vins pour tous les goûts
Un travail pointu tant dans les vignes que dans la cave qui se retrouve dans le verre avec de jolis vins désaltérants et gourmands aux notes de fruits rouges et salivants tel les Perruches et des vins beaucoup plus ambitieux comme la cuvée « Les Puys », sélection parcellaire issue d’un terroir de calcaire à craie jaune. très bel équilibre entre des fruits bien mûrs et une bouche veloutée avec néanmoins une pointe de tension.

Bonne nouvelle, Beatrice et Pascal Lambert ont un fils, Antoine, ancien boulanger qui a déjà intégré l’équipe et sera prêt le moment venu à prendre la relève. Ce qui laisse présager encore de beaux millésimes au domaine .

Touósto: des tartines de courage et de talent

Je suis régulièrement sollicitée pour donner mes bons plans restaurants, alors si vous passez dans l’Aveyron voilà une adresse que je vous recommande vivement. C’est à mes yeux l’un des restaurants les plus raffiné de Rodez. Emilie et Edouard sont jeunes et pourtant il y a beaucoup de personnalité dans cet établissement.  J’ai voulu en savoir plus sur leur rencontre et la génèse de Touósto 

Au sein du restaurant, Emilie  propose une cuisine raffinée qui fait la part belle aux légumes. C’est toujours épatant les chefs qui cuisinent les légumes. Cela me semble tellement  plus difficile de sublimer une carotte qu’une truffe ou une gambas. Pourtant, intégrer une cuisine ne fut pas si simple pour cette jeune femme discrète et sensible qui cache  une détermination à toute épreuve.

« J’aimais beaucoup le service et je me suis heurtée au sexisme inhérent au monde de la cuisine. Mon premier stage en cuisine, on ne voulait pas de moi. Ma mère a dû insister. » me raconte t-elle « Autre exemple : l’un de mes prof à l’école hôtelière, m’avait dit devant toute la classe : » Toi tu es sensible. Je vais te faire pleurer « . Percevoir la sensibilité comme une faiblesse et non comme une force, (surtout dans un métier créatif) me semble d’un autre temps… C’est d’ailleurs à l’école hôtelière qu’Émilie et Edouard se rencontrent . Elle intégrera un BTS, tandis qu’il suit de son côté un master. Finalement, en BTS un chef convaincu de ses compétences finit par donner sa chance à Emilie, et lui permet de s’épanouir dans une cuisine. Elle s’y sent à sa place. Tous les deux finissent par se retrouver en stage au Relais de la Poste à Neuvéglise dans le Cantal, elle a 19 ans et officie en cuisine, tandis qu’Edouard a lui 23 ans et gère la salle. C’est d’abord une alchimie professionnelle entre eux. Edouard, manager et fin gestionnaire dans l’âme, lui, a tout de suite déceler le potentiel d’Emilie. Il comprend vite de quoi elle est capable et n’aura de cesse de la pousser à se dépasser. Cette complémentarité, l’admiration mutuelle et le respect qu’il existe entre eux et à mes yeux le ciment du succès du restaurant.« Souvent , il existe une petite rivalité entre la salle et la cuisine qui se renvoient la balle en cas de problème. Nous, cela fonctionnait tellement bien qu’à partir de ce moment là, on s’est dit qu’un jour on monterai une affaire ensemble ». m’expliquent t-ils.

Le temps passe, ils font chacun leurs expériences dans différents établissements, ils restent en contact et petit à petit se rapprochent…Emilie intègre le café Bras où elle s’épanouit, tandis qu’Edouard travaille à la petite Auberge à Bezonnes. Puis arrive le confinement.

Alors qu’Emilie ramasse des cerises dans un arbre, elle fait une mauvaise chute qui l’immobilisera pendant sept mois. «  C’était très difficile, je souffrais beaucoup et les progrès étaient très lents. Moralement c’est très dur ». Edouard a alors une idée lumineuse, pour sortir sa belle de son cafard, il décide de proposer des brunchs à emporter. Ils se mettent alors au travail dans la cuisine de leur appartement. «  Au départ on faisait environ 25 brunchs et au bout de trois semaines on envoyait 50-60 brunchs par semaine. Cela m’a redonné confiance en moi. Les retours des clients m’ont fait chaud au cœur. Et je pouvais travailler à mon rythme. Cela m’a permis de remonter la pente. » A la fin du confinement , Émilie retourne travailler au Café Bras en mi-temps thérapeutique. « Je n’y retrouvais pas ma place. J’avais forcément moins de responsabilités et physiquement, de nouveau , je me sentais en souffrance et en échec ». Malgré la bienveillance de son responsable, Emilie perd son assurance fraîchement retrouvée. Pour Édouard s’en est trop .« Tout le travail qu’on avait réalisé avec les brunchs étaient en train de partir en fumée. L’idée d’ouvrir un établissent commence à se préciser dans ma tête. Les brunchs nous avait donné confiance, j’ai donc commencé à chercher un lieu . Ce local place du Bourg qui est aussi la place du marché m’a paru inespéré »

Fin septembre 2021 Émilie démissionne du café Bras et ils signent le bail en décembre 2021. Les travaux commencent, et le restaurant ouvre le 6 avril 2022.

Une formule originale , ouvert du jeudi midi au dimanche midi le restaurant propose un menu unique le midi qui évolue au grès des saison et du marché où, Emilie déniche parfois des légumes anciens, oubliés, (comme ces délicieux scorsonères (genre de salsifis) que j’ai dégusté lors de ma dernière visite) En soirée ce sont des tapas soignés et délicats . Le tout accompagné d’une carte des vins particulièrement originale et personnelle. Tant dans la présentation que dans le choix des vins. Pour Edouard, le vin est une affaire sérieuse « Je mets un point d’honneur à me rendre dans les vignobles et à rencontrer des vignerons. Je travaille aussi avec des cavistes locaux et des fournisseurs plus atypiques pour avoir une carte surprenante et des vins que l’on ne trouve pas partout. » Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, le dimanche c’est un délicieux brunch qui est servi au comptoir et à l’assiette. D’ailleurs pour ce qui n’aurait pas compris Touósto cela veut dire tartine en occitan.

Les 5 infos à retenir de l’étude SoWine/Dynata

1) Les français préfère la bière au vin.

Cela fait déjà plusieurs années que c’est le cas et même si les deux boissons sont au coude à coude. L’écart est beaucoup plus important chez les jeunes. Le développement phénoménal des brasseries en France peut expliquer en partie cette progression, peut être également aussi la montée des températures. Quoi qu’il en soit séduire les jeunes reste le défi de demain pour l’industrie viticole.

2) 93% des français déclarent consommer du blanc contre alors que seulement 88% déclarent consommer du vin rouge.

Je ne suis pas du tout surprise par ce changement de paradigme. Les habitudes de consommation ont évolué et le fait de manger moins de viande rouge laisse la part belle aux accords avec les vins blancs. Dans la sélection Vins d’Avenir il y a presque autant de vins blancs que de vins rouge.

3) Le premier critère d’achat reste le prix

Ce n’est pas une surprise, plus que jamais la question du prix est primordiale, devant la région.

4) Les français déclarent que leur région préférée est le Bordelais

Je dois avouer que cette réponse m’a beaucoup surprise car cela ne se reflète pas dans mes ventes, ni celles de mes clients. J’ai donc passé un coup de téléphone à l’agence Sowine qui m’a confirmé qu’il y avait peut être un biais cognitif mais que c’était la réponse qui revenait depuis plusieurs années malgré le « bordeaux bashing ». On peut donc supposer que Bordeaux malgré tout reste aux yeux des français une belle région viticole.

5) Plus d’un acheteur sur deux prend le temps de vérifier si la bouteille bénéficie d’un label environnemental

C’est à mon sens une excellente nouvelle , cela veut dire que les gens sont sensibilisés. Ce chiffre grimpe à près de 70% des acheteurs lorsqu’il s’agit des 18-25 ans. Là encore on ne peut que se réjouir que les jeunes soient aussi sensibilisés à l’environnement

SOURCE

Sowine.com

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